Saisir l’occasion du Grand débat
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La crise des gilets jaunes marque la faillite de notre modèle de développement, éreinté par un épuisement des ressources creusant les inégalités. Nous devons en réinventer un, solidaire et écologique, garantissant l’accès de tou-tes aux biens communs fragiles et indispensables à la vie que sont l’énergie, l’eau, les sols, l’alimentation et donc la santé…

Ce nouveau partage des ressources et des usages se fera soit par la force, des hommes et des choses, soit par le droit et la démocratie : non-violents, les écologistes se réjouissent qu’un espace de démocratie participative ait été ouvert par le Grand débat, possible acte I d’un nécessaire processus constituant, mais à trois conditions :

1- Celle d’abord d’un sens et d’une finalité claire donnés à ce processus : le sens de poser la question du vivre ensemble sur un territoire aux ressources finies ; et la finalité de valider les décisions retenues par un vote.

2- Celle de favoriser une démarche participative et délibérative : les écologistes souscrivent à la proposition d’assemblées citoyennes de bassin chargées de formuler une série de demandes collectives issues des revendications et doléances individuelles préalablement recueillies.

3- Celle enfin de procéder à une véritable phase d’écoute : avant de se précipiter dans le débat, nous jugeons nécessaire de consacrer du temps à l’écoute et à la rédaction précise des doléances citoyennes et de leurs raisons. Le futur débat doit être fondé sur un diagnostic social et politique le plus réaliste et le plus commun possible.

Justice sociale, démocratie, écologie sont indissociablement liées : ce sont les raisons légitimes d’un débat que nous ne pourrons plus éviter très longtemps. Sauf à mettre une croix sur un avenir vivable.

Nicolas Bonnet, Odile Vignal, François Saint-André, Dominique Rogue-Sallard