Police municipale, un autre modèle est possible
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Alors que le débat sur la police municipale a été lancé à Clermont-Ferrand et que la Ville s’engage dans un processus de définition de sa politique de tranquillité publique, notre groupe a proposé la tenue d’Etats généraux de la tranquillité publique. Loin d’un argument d’esquive, cette proposition repose sur la volonté de sortir le débat sécuritaire des arguments d’autorité, prétendument objectifs et en réalité profondément idéologiques, afin d’engager un débat réel et sincère sur notre façon de faire police qui est aussi une façon de faire ville.

Pourquoi des Etats généraux de la Tranquillité publique à Clermont-Ferrand ?

=> D’une part, parce que jusqu’à aujourd’hui entre les obsessions de la droite et les valeurs de la gauche nous n’avons jamais eu de débat approfondi sur la question dans notre ville.

=> Il est grand temps de mettre un terme à l’engrenage infernal de la fuite en avant du débat sécuritaire. Frénésie alimentée par la montée globale du sentiment d’insécurité dans un monde en proie au terrorisme et à la multiplication des risques; frénésie résultant aussi de l’étroite focalisation de la question policière sur la violence et l’armement, focalisation très partiale et porteuse en soi d’une vision déjà très idéologique de la manière de faire police.

=> Nous avons besoin de méthode pour ne pas céder à la précipitation et à la panique : il nous faut penser la police que nous voulons dans le modèle de ville auquel nous aspirons afin d’en définir les missions puis d’affecter les moyens; et non l’inverse.

=> Nous devons faire notre possible afin d’arracher notre police municipale au projet et parfois au fantasme d’en faire une police nationale de substitution.

=> Nous devons prendre conscience qu’il existe d’autres modèles de police que la vague vision strictement répressive véhiculée en permanence et à dessein par les tenants d’un populisme policé.

=> En tant qu’écologistes, nous devons nous donner les moyens de faire face et de renvoyer à leurs échecs le modèle répressif / managérial et la culture du chiffre dont le fait le plus marquant est le rejet de l’institution policière de la part d’une partie de la population.

=> Au modèle actuel de substitution à une Police Nationale de moins en moins présente et visible, nous devons réfléchir, travailler et opposer une façon de faire police fondée à la fois :

– sur la participation des citoyens

– la territorialisation du travail de police quartier par quartier

– la déspécialisation des policiers dans leurs tâches quotidiennes afin qu’ils deviennent, plutôt que seuls agents de répression, fournisseurs et médiateurs de solutions face aux incivilités.

=> Après avoir défini ces missions et leurs formes ainsi que les besoins des habitant.e.s de nos quartiers, il sera alors légitime de poser la question des moyens, des outils, y compris de l’armement de la police municipale.