Ondes : vers un plan d’occupation des toits ?
Partager

Faute de législation sur les ondes, des élus locaux se mobilisent. En octobre dernier, 200 d’entre eux lançaient un appel en faveur de l’application du principe de précaution en matière d’ondes électromagnétiques. Des initiatives sont également lancées, ici ou là. Si elles sont appelées à faire école, Clermont n’en est encore qu’au stade de la réflexion; une réflexion qui s’éternise.

Opérateurs et municipalités sont contraints de s’entendre : si les premiers rejettent le principe de précaution au nom de leur obligation de couverture du territoire, toute installation d’antenne est soumise à une autorisation en matière d’urbanisme. L’association des maires de France a donc établi un code de bonne conduite réciproque avec les opérateurs : ceux-ci s’engagent sur le principe de transparence via la tenue de réunions publiques préalables à toute installation.

Sollicitées par leurs administrés, certaines municipalités cherchent néanmoins à mettre en place des chartes de la téléphonie mobile limitant les taux d’exposition aux ondes : le décret du 3 mai 2002 retient des seuils de 41 et 58 volts/mètres quand les recommandations du Conseil de l’Europe sont de 0,6 V/m !!! Aussi des maiiries prennent-elles des mesures. C’est le cas, par exemple, de la commune de Varades, en Loire-Atlantique, qui a demandé, en septembre 2011, l’abaissement des taux d’exposition aux ondes électromagnétiques à 0,6 V/m sur son territoire. Le Conseil de Paris avait également émis un voeu en ce sens avant de voter une charte retenant des seuils dix fois plus élevés !!!
Clermont : un plan d’Occupation des Toits

 

A Clermont, le dossier des ondes avance mal : les élus écologistes s’affrontent au scepticisme de l’exécutif en place sur la question. Le groupe EELV à la mairie de Clermont a demandé en vain la mise en place d’expérimentations sur un plafond de 0,6V/m. Seule compensation, la mise en ligne sur le site de la ville de la carte des emplacements et des puissances des antennes : cette information permet au moins aux personnes sensibles aux émissions électromagnétiques de choisir un logement moins exposé…

Par ailleurs, Yves Reverseau, président du groupe écologiste, a plusieurs fois demandé la réalisation d’un Plan d’Occupation des Toits, pour les antennes ; plan comprenant des zones d’exclusion autour des écoles, des crèches et des stades. Proposition là encore non retenue.

Pourtant cette idée d’une cartographie précise des émissions fait son chemin : de même que la lutte contre la pollution atmosphérique passe par une cartographie précise des émissions et des zones polluées, un repérage fin des émissions électromagnétiques sur un territoire apparaît comme une condition nécessaire à toute mesure d’information, de sensibilisation et in fine, de réduction.

Après Air Parif et Bruit Parif, voici Ondes Parif. Objectif des relevés qui commenceront cette année : aboutir à un véritable cadastre électromagnétique. L’élue EELV ( Seine et Marne) en charge de cette initiative, Julie Nouvion, plaide d’ailleurs pour un prélèvement des principaux opérateurs afin de financer le déploiement de ce genre de structures partout en France.

Tout le monde connaît désormais la célèbre girafe colorée d’Atmo Auvergne : alors, à quand le zèbre rouge d’Ondes Auvergne ?