Le changement climatique transforme la ville
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Vendredi 20 mai 2022, 14h00, il fait 35°C à l’ombre soit plus de 15° au-dessus des normales de saison. Le déficit pluviométrique pour les quatre premiers mois de l’année est de l’ordre de 20 % et le risque d’alerte sécheresse se généralise sur toute la France. Ce constat, désormais récurrent, tend à devenir la norme. Et pourtant…

Nos territoires doivent désormais s’adapter : il va faire plus chaud et plus sec. Il nous faut transformer nos villes pour éviter qu’elles ne deviennent des fournaises. Le végétal, à terme, doit trouver une plus grande place, pas uniquement pour des questions esthétiques mais avant tout pour que notre ville reste habitable en apportant des îlots de fraîcheur essentiels, notamment aux personnes dont les logements sont moins bien isolés et se situant dans les espaces les plus artificialisés.

Le grand parc Saint Jacques à l’emplacement de la Muraille de Chine, le parc Saint Jean et la requalification du quartier Ballainvilliers seront des étapes importantes de cette ambition. L’emplacement de ces projets, au sein d’espaces densément peuplés, améliorera la qualité de vie globale des riverain.e.s et des Clermontois.e.s. En complément, l’eau et les cours d’eau doivent retrouver leur place au sein de la ville comme avec le projet de parc et bassin d’orage sur le quartier Galaxie-Fontgiève qui (re)découvrira partiellement la Tiretaine.

Notre capacité d’adaptation ne doit pas masquer la nécessité d’agir pour prévenir les crises. Pour cela, nous devons changer de logiciel quant à notre gestion collective de la ressource en eau et plus particulièrement des eaux de pluie. Il nous faut réduire la place du bitume afin de permettre à l’eau de s’écouler dans les sols et de recharger les nappes. A titre d’exemple, le projet Ballainvilliers permettra de passer de 2,9 à 17 % d’espaces de pleine terre, de même pour le projet de Grande Bibliothèque proposant 20 % d’espaces végétalisés supplémentaires.

Nous devons aussi rester attentifs à ce que la densification de notre ville, qui peut être bénéfique d’un point de vue écologique, ne devienne pas contre-productive à terme. Ce processus devra être modéré et accompagné par un accès de proximité immédiate à la nature.

Marion Barraud et Yannick Vigignol, coprésident.e.s