[TE] La transition énergétique pourrait être fortement créatrice d’emplois
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Une forte réduction de la consommation d’énergie, le développement massif des énergies renouvelables et une sortie du nucléaire en 2033 créerait de 570.000 à 820.000 emplois en 2030, selon l’association d’énergéticiens négaWatt.

Réduire drastiquement nos consommations d’énergie et fermer les centrales nucléaires serait créateur d’emplois : c’est la conclusion d’une étude présentée vendredi par l’association d’énergéticiens négaWatt, promoteurs de la ‘sobriété’ et de ‘l’efficacité énergétique’. Le scénario énergétique 2011-2050 défendu par l’association, reposant sur une forte réduction de la consommation d’énergie, le développement massif des énergies renouvelables et une sortie du nucléaire en 2033, créerait quelque 220 000 à 330 000 emplois en 2020 et de 570 000 à 820 000 en 2030 par rapport au scénario ‘tendanciel’, ne s’appuyant que sur les mesures actuellement opérationnelles.

Le scénario de négaWatt, ONG créée en 2001 qui revendique des centaines de membres issus de métiers de l’énergie, avait été présenté en septembre 2011 et figure parmi les travaux examinés par les experts du débat national sur la transition énergétique lancé par le gouvernement. Dans cette étude complémentaire, l’économiste de l’environnement et chargé de recherche CNRS – Cired Philippe Quirion chiffre le nombre d’emplois détruits et créés dans 118 branches de l’économie française dans différents secteurs d’activités (bâtiment, transport, réseaux d’énergie, énergies renouvelables, etc.).
Mise en oeuvre moins coûteuse

Selon son analyse, le scénario de transition proposé par négaWatt créé davantage d’emplois (dans la rénovation des bâtiments, les renouvelables, les transports en commun) qu’il n’en détruit (principalement dans les transports routiers, le bâtiment neuf, le transport aérien) en 2020, 2025 comme en 2030. Mais il crée aussi des emplois, souligne l’économiste, du fait d’une mise en oeuvre moins coûteuse que le scénario tendanciel, libérant du pouvoir d’achat pour les consommateurs.

Cette étude va ‘être évidemment versée’ au débat national sur l’énergie, qui doit déboucher à la rentrée sur une loi de programmation définissant la nouvelle politique énergétique française , a indiqué le président de négaWatt, Thierry Salomon, par ailleurs membre du groupe des experts de ce débat.

‘Comme toute étude économique, celle qui est présentée ici comporte des limites et des incertitudes (…), mais la rigueur et la robustesse des résultats nous permettent d’en endosser les conclusions en totalité’, a souligné l’association, pour qui son scénario est ‘une chance et non une contrainte’ en termes d’emplois et d’économie.

[Source : Les Échos.fr]