La transition écologique, pas l’affaire des élus régionaux Front de Gauche !
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A l’occasion de la Session du 24 septembre, le groupe EELV au Conseil régional d’Auvergne a déposé un vœu en faveur de la transition écologique, voeu qui n’a pas été adopté.

Les demandes du groupe faisaient écho à la résolution « pour une fiscalité écologique au cœur d’un développement soutenable » déposée à l’Assemblée nationale par des députés du groupe socialiste et EELV (cliquer ici pour la retrouver). Adoptée par des députés PS et écologistes, dont certains députés d’Auvergne, elle n’avait toutefois pas convaincu le Front de Gauche et la droite.

Le Front de Gauche s’était abstenu, aux motifs que la résolution ne prévoyait pas de mesures d’accompagnement pour les citoyens, les territoires, et les entreprises les plus fragiles, que la résolution ne proposait pas de supprimer une des niches fiscales défavorables à l’environnement -la détaxation du kérosène-, et que la fiscalité écologique n’était finalement qu’un impôt de plus visant à vider le portefeuille des citoyens.

De son côté, la droite n’avait pas non plus voté le texte à l’Assemblée nationale, plaidant plutôt pour une taxe énergie-climat aux frontières de l’Europe sur les produits importés afin d’éviter des distorsions de concurrence et les délocalisations des productions.

En déposant un vœu en faveur de la transition écologique (voir ICI), les écologistes du Conseil régional d’Auvergne avaient bien pris le soin d’intégrer les remarques et les réserves les plus pertinentes des députés Front de Gauche et UMP et d’y apporter des réponses claires.

Ainsi, on peut notamment lire dans ce vœu, en gras, mais peut-être aurait-il fallu l’écrire en majuscule :

– que « la progression de la fiscalité écologique doit donc être intégrée à une réforme large des prélèvements obligatoires et à une transformation progressive de la structure de l’impôt »

– et que « l’idée n’est pas de culpabiliser nos concitoyens ou de pratiquer un matraquage fiscal, mais bel et bien de dégager non seulement de nouvelles recettes en vue de financer la transition écologique, mais aussi de réduire les impôts ou les charges sur la consommation (baisse du taux de TVA sur les biens de première nécessité, les travaux d’efficacité énergétique, les titres de transport, …) ou le travail. »

On retrouve également dans ce vœu des propositions d’accompagnement pour les ménages, les entreprises, et pour les territoires les plus fragiles, en particulier les territoires ruraux ou de montagne, afin de s’orienter vers la transition écologique.

Qu’importe, quitte à être de mauvaise foi, autant l’être jusqu’au bout ! Et à ce jeu-là, les conseillers régionaux du Front de Gauche excellent, y compris les conseillers régionaux du Parti de Gauche ou de la Gauche Unitaire.

Ainsi, c’est par des arguments pour le moins abscons que le groupe FdG a justifié un vote contre (la droite et le PS s’abstenant de leur côté) : « le vœu est trop long », « on dirait un texte de loi », « on ne partage pas la philosophie du vœu », « c’est un impôt de plus pour les citoyens », « vous n’évoquez pas la libéralisation des marchés de l’énergie », …

 

Aux bons souvenirs des déclarations verdissantes de Jean-Luc Mélenchon

Sur la question écologique, Jean-Luc Mélenchon s’aventurait à proclamer pendant la campagne présidentielle :  « Nous voulons être éclaireurs, déclencheurs », « ceux qui ne sont pas écologistes aujourd’hui sont des fainéants intellectuels » et même  » Il fallait être aveugle pour ne pas voir que le modèle communiste, comme le modèle social-démocrate, intégrait une dimension productiviste qui est une aberration eu égard aux limites de la planète ».

« Fainéants intellectuels », « aveugles », les élus Front de Gauche auvergnats ? Une chose est sûre, ce ne sont effectivement pas les « éclaireurs » ou les « déclencheurs » de la transformation écologique de nos modes de vie et de production !

 

– Source: Blog des élus EELV au Conseil Régional d’Auvergne