La pub nous enfume
Partager

Black Friday, fêtes de fin d’année, soldes d’hiver, ventes privées à tout va, ce déferlement consumériste nourrit une invasion publicitaire effrénée. Folie sociétale, urbaine et environnementale, la publicité à outrance perpétue à son tour l’addiction à la consommation, entretenant un système ni juste, ni soutenable. Coûteuse, elle met en péril l’économie locale face au rouleau compresseur des conglomérats mondiaux. Agressive, elle est fatale à nos capacités d’attention et source d’accidents de la route. Frappante, elle influence nos comportements. Les enseignes rétroéclairées qui y travaillent augmentent la dépendance énergétique et la pollution lumineuse de notre ville. La qualité de vie urbaine n’en est que plus impactée.

L’idée est de libérer l’espace public à Clermont-Ferrand en valorisant les paysages et le patrimoine urbain, et en lui redonnant du souffle et de la tranquillité. Notre objectif de réduction progressive et informée de la publicité commerciale se place dans cette logique d’apaisement urbain et se décline comme suit :

– Adapter l’affichage publicitaire à son territoire en redéfinissant la réglementation métropolitaine. La publicité n’a pas sa place dans les espaces naturels. Dans les zones urbaines, limiter ses formats et vérifier rigoureusement sa qualité constituent une première étape.

– Réduire le mobilier publicitaire et contrôler son contenu dans le cadre des prochains marchés passés avec les utilisateurs. Ces équipements méritent de promouvoir la culture, l’évènementiel local, et les circuits courts, plutôt que la consommation et la production infinies dans un monde aux ressources finies.

– Interdire progressivement l’éclairage des enseignes et des vitrines pendant les périodes de fermeture, ainsi que l’affichage numérique publicitaire. Sa consommation locale en électricité correspond à celle, annuelle, de trois familles, hors chauffage.

– Promouvoir la nature en Ville en remplaçant certains panneaux publicitaires par de la végétation.

Acteurs d’un paysage urbain plus agréable et d’une société plus sobre dont le slogan pourrait être « moins de biens, plus de liens », nous vous souhaitons une heureuse année et une bonne santé à vous et à ceux qui vous entourent.

Marion Barraud, Thomas Weibel

co-président.e.s de groupe