Climat : l’adaptation est une urgence et une chance
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Alors que le débat sur la future loi de transition énergétique commence à l’Assemblée, un rapport remis à la ministre de l’environnement montre comment la France va devenir plus chaude et la météo plus extrême.

Commandé par le ministère en 2010, ce rapport sur l’évolution du climat en France d’ici 2100 a a été rédigé par l’équipe du climatologue Jean Jouzel : d’après ce rapport, la France affichera d’ici 2050 une hausse des températures moyennes en métropole de 0,6° à 1,3°C par rapport aux années 1976-2005. L’été, cette hausse irait jusqu’à 2°C dans le sud-est.

Ensuite, sur la période 2071-2100, cette tendance s’aggravera avec une hausse moyenne des températures de 2,6°C à 5,3°C et « pourrait largement dépasser les 5°C en été » dans le sud-est.

Les phénomènes météo extrêmes — vagues de chaleur, sécheresses, grosses pluies — seront plus marqués: d’ici 2100, les vagues de chaleur d’été pourront dépasser 20 jours dans le sud-est, voire 40 jours dans le scénario le plus pessimiste.

Il faut aussi s’attendre à davantage d’épisodes de sécheresse dans le Midi, de 2 à 8 jours supplémentaires, pouvant parfois toucher tout le pays.

En revanche, les vagues de froid d’hiver vont se raréfier, avec 6 à 10 jours de grand froid en moins, notamment dans le nord.

Les précipitations extrêmes vont, elles, augmenter dans la seconde partie du siècle sur une large partie du territoire métropolitain, une hausse de plus de 5% allant jusqu’à 10% dans le nord-est.

Outre-mer, les températures pourraient augmenter de 3,5°C, alors que les précipitations devraient diminuer. La fréquence des cyclones tropicaux pourrait, elle aussi, diminuer à la fin du siècle mais leur force (vent, pluies) augmenter.

« Ce rapport confirme les scénarios du changement climatique, avec des aspects très concrets pour la vie quotidienne en France. Cela aide à une prise de conscience, non pas pour un discours catastrophiste mais pour donner une clé pour agir », a jugé Ségolène Royal.

Agir en vue de l’adaptation des territoires, afin de les rendre moins dépendants aux ressources fossiles et extérieures et plus résistants aux conditions nouvelles de l’évolution climatique.

A l’instar de qui a été réalisé récemment en Aquitaine, l’une des régions potentiellement les plus concernées par le changement climatique, l’inéluctabilité du réchauffement va contraindre les territoires et les régions à envisager des scénarios et des stratégies d’adaptation pour rester, à terme, des espaces vivants, attractifs et dynamiques.

Conjuguée à cette contrainte climatique, la contrainte financière nouvelle imposée par le désengagement de l’État imposera peu à peu un nouveau mode de développement des territoires : du territoire strictement performant en termes de compétitivité et d’attractivité pour les hommes et les capitaux, on passera à la notion de territoire résilient, fort d’une économie intense en emplois et en ressources locales.

C’est en cela que si la crise climatique est un risque certain, elle est aussi l’opportunité d’une adaptation forte et d’une transition vers une autre économie.

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Pour aller plus loin :

Les gaz à effet de serre atteignent des sommets en 2013

En septembre 2013, une équipe pluridisciplinaire de scientifiques a remis un rapport à la Région Aquitaine mettant en évidence la vulnérabilité du territoire à la modification du climat.