Air : Paris lance un plan antipollution 🗓
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Christophe Najdovski, le nouvel adjoint EELV, chargé des transports, veut agir vite. Le 19 mai, soit deux mois à peine après l’élection de la nouvelle maire, Anne Hidalgo, il a présenté au Conseil de Paris un plan d’action antipollution. Ce programme qui se veut « offensif » vise à améliorer tant la prévention que les mesures d’urgence en cas de forte dégradation de la qualité de l’air. 

Mesures d’urgence

Le premier objectif est de lancer les mesures d’urgence dès le début des pics de pollution. Lors du dernier épisode, mi-mars, il avait fallu attendre cinq jours de pollution sévère, avant que le gouvernement ne se décide à instaurer la circulation alternée et la gratuité des transports. « Désormais, nous n’attendrons plus le seuil d’alerte pour agir », insiste Christophe Najdovski.

Actuellement, la gratuité du stationnement résidentiel n’est mise en place que lorsque le seuil d’alerte est dépassé, soit à partir d’une concentration de 80 microgrammes par mètre cube (µg/m3) de PM10 (particules de diamètre inférieur à 10 micromètres). Désormais, elle sera décrétée dès que le seuil dit d’information (à partir de 50 µg/m3) sera atteint. Au deuxième jour de ce seuil, Vélib’ et Autolib’ seront également gratuits.

La circulation alternée (plaques d’immatriculation paires ou impaires) sera mise en place dès les 80µg/m3. Elle entraînera automatiquement la gratuité des transports. Le contournement de l’agglomération parisienne (Paris et petite couronne) sera également obligatoire. Seul bémol : le lancement de ces trois mesures est conditionné à l’accord de l’Etat et à celui du Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF).

Prévention des pics

En termes de prévention, la nouvelle équipe municipale souhaite instaurer à l’instar de Berlin, Londres ou Milan, une « low emission zone » – zone à faibles émissions –, où l’accès est limité ou interdit aux véhicules les plus polluants. Pour éviter de pénaliser les ménages les moins aisés qui peuvent difficilement se passer de leur voiture – souvent ancienne –, « ce dispositif ira de pair avec des mesures sociales d’accompagnement », précise M. Najdovski.

Pour étudier la mise en place du dispositif, la ville va engager une concertation avec les autres communes de la métropole. Une étude d’Airparif a en effet montré que l’instauration d’une zone à faibles émissions devait s’étendre au-delà du périphérique, jusqu’à l’A86, pour éviter des stratégies de contournement. Christophe Najdovski espère pouvoir « lancer une telle zone dès 2015 » ne serait-ce qu’à l’échelle de Paris.

Sortie du diesel

La capitale entend aussi demander à la RATP d’accélérer son plan de remplacement des bus diesel. Le président de l’entreprise publique, Pierre Mongin, s’est engagé à faire disparaître le diesel de toute sa flotte de bus d’ici à 2025. La mairie souhaite que l’échéance soit avancée à 2020.

La nouvelle équipe municicipale souhaite aussi inciter les particuliers à sortir du diesel. Tous les Parisiens qui décideront d’abandonner leur véhicule diesel se verront offrir un pass Navigo d’une durée d’un an. « Nous pourrions également abonder un dispositif d’aide que mettrait en place le gouvernement pour aider les particuliers à “réformer”  leur voiture », ajoute Christophe Najdovski.

La mairie entend se montrer exemplaire en convertissant, dès cette année, sa flotte de voitures – hors utilitaires – à l’hybride ou à l’électrique. Pour les utilitaires, la mutation sera une peu plus longue, précise l’adjoint au maire.

Source : Le Monde.fr

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