Rythmes scolaires : une occasion manquée
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La réforme des rythmes scolaires est une nécessité. De nombreuses études comme les exemples de nos voisins européens montrent que le rythme scolaire dans les écoles primaires et maternelles ne correspond pas aux temps de concentration ni aux rythmes d’apprentissage des enfants. Il apparaît donc nécessaire de remettre le dispositif des 4 jours à plat.

Or la volonté du ministre, Vincent Peillon, d’imposer sa réforme des 4 jours et demi à la hussarde suscite des blocages, auprès des professeurs, des parents et des élus. Les communes sont sommées de se prononcer avant la date-butoir du 31 mars prochain sur l’alternative suivante : soit revenir à 4 jours et demi en septembre 2013, moyennant une aide de 50 euros par enfant scolarisé ; soit repousser l’échéance à septembre 2014, en faisant une croix sur cette aide versée par l’État… Dans la précipitation, les communes ne peuvent entamer une bonne concertation avec les parents et les enseignants ; elles ne peuvent soupeser avec eux les possibilités, ni évaluer le nombre d’enfants concernées par telle activité ou telle cantine, le mercredi ; elles ne peuvent bien organiser des activités périscolaires avec le réseau associatif ; elles ignorent les coûts induits par cette réforme.

Les écologistes bien seuls sur la question

C’est la position des écologistes : prenons le temps de réussir la réforme des rythmes scolaires en la mettant en oeuvre à la rentrée 2014 après une nécessaire concertation. Mais nous avons été bien seuls à la Mairie de Clermont qui vient d’opter pour la rentrée de septembre. Nous regrettons qu’avec les vacances qui commencent à la fin de la semaine, la concertation ne soit qu’une rapide information, nous craignons qu’à la rentrée il y ait de sérieux couacs pour mettre le nombre suffisant d’intervenants en face d’enfants dont on ne connaît pas le nombre, que les activités périscolaires deviennent peau de chagrin, et que la Ville se contente de recruter des emplois précaires qui auraient pu, en prenant le temps, être plus solides et plus durables. Sans compter que les rythmes et les horaires des parents ne seront plus les mêmes dans les communes de l’agglomération …

Si sur le fond, la nécessité de cette réforme ne fait pas débat, c’est sur la forme qu’elle mériterait d’être profondément amendée afin de permettre la tenue d’un véritable débat de société. Posons sereinement la question de la durée de la journée scolaire (pourquoi pas jusqu’à 13h ?), comme celle de la répartition du temps de travail sur la semaine ( pourquoi pas le travail le samedi matin ?). Afin aussi de réfléchir à la mise en place d’excellents services d’animation périscolaire, municipaux et associatifs, financés par l’impôt local ET national, et non par les parents.

En lançant une large concertation, cette réforme des rythmes scolaires aurait pu être l’occasion d’une réflexion approfondie sur les rythmes de l’enfant, de son éducation et de ses activités et par là sur une part importante de la vie d’une commune.

Yves Reverseau

Pour aller plus loin, l’avis de Philippe Meirieu sur les rythmes scolaires