Faire reculer la voiture à Clermont (2)
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Peut-on faire reculer la voiture à Clermont-Ferrand ? Le mandat qui s’ouvre pourrait être celui de la formulation d’une nouvelle politique urbaine des mobilités. C’était d’ailleurs une promesse de campagne ; parmi les plus urgentes.

– Partie 1

Les écologistes en appellent pour leur part à de véritables assises de la transition vers la mobilité durable. Il s’agit de deux choses principalement :

1- Passer d’une logique de véhicule à une logique de mobilité : la finalité n’est pas le véhicule et son acquisition (privée ou publique) mais l’usage durable de ce ou ces véhicule(s).

Et qui dit usage dit continuité de l’usage, durabilité du service fourni et donc usage partagé ou commun.

Pour la voiture, cela signifie par exemple d’acheter le service voulu selon la quantité dont on a effectivement besoin : quelle est, en effet, l’utilité de la propriété privée d’un véhicule si celui est inutilisé et stationné durant 96 à 97 % de son temps de vie ?

Définition des besoins et fin d’une logique propriétaire exclusive débouchent sur le covoiturage et l’autopartage, notamment en ville. Il s’agit là encore de mettre un terme au principe du « je suis tout seul dans mon véhicule ».

2- Passer donc, au niveau des politiques publiques, d’une logique de transport à une logique de mobilité :

  • en décloisonnant les autorités des transport existantes (13 sur l’ensemble de l’Auvergne)

  • en les regroupant dans des autorités coordinatrices des mobilités durables.

Concrètement, il pourrait s’agir:

a- de travailler à créer un seul titre de transport quel que soit le mode de déplacement, soit un titre d’accès à la mobilité plutôt qu’une pléiade coûteuse de titres de transport. Cela pourrait prendre la forme d’un seul abonnement avec crédit consommable selon les besoins. Les collectivités locales et/ ou leurs syndicats délégués assembleraient alors les offres de mobilité adaptées aux différents usages EN GARANTISSANT simplicité, efficacité, durabilité et santé publique (limitation des émissions de GES, de produits polluants et réduction des consommations énergétiques).

b- de lier urbanisme et développement des mobilités en travaillant autour de contrats d’axes qui permettent de penser la desserte d’un quartier par les transports en commun dès la conception du projet d’urbanisation.

c- de penser à partager l’effort financier de façon juste en jouant sur la tarification solidaire (participer selon ses revenus) mais aussi sur la fiscalité (contributions écologiques notamment).

***

Aujourd’hui, sous l’impulsion des élus écologistes à Clermont-Ferrand et dans son agglomération, de multiples initiatives sont lancées :

– sur le vélo notamment (voir pus haut, C’vélo et location longue durée)

– sur le covoiturage également, au niveau des Plans de Déplacement d’Entreprise, etc.

– une étude de faisabilité sur le groupement des livraisons en ville est également en cours de réalisation.

– une autre étude est en cours, portant quant à elle sur un « bureau des temps » afin de lisser au mieux les déplacements sur la journée.

Pourtant si la réflexion sur les outils avance, celle sur les mobilités est plutôt immobile :

Malgré les résultats de cette Enquête sur les déplacements à l’échelle de la métropole réalisée en 2012, on n’assiste à aucune relance du Plan de Déplacements Urbains (PDU) : aujourd’hui aucune réflexion n’est engagée sur les projets à porter dès à présent pour qu’ils soient effectifs dans les 5 à 10 ans.

Quid du développement de l’offre de transport en commun ? Quels seront les grands projets pour les dix ans à venir ?

La seule ligne de tramway étant déjà saturée, Clermont n’aura- t-il pas d’autre ligne de tram?

Quel dispositif de parcs relais faut-il imaginer autour du cœur urbain et notamment au sud et à l’ouest, pour éviter que les voitures ne viennent engorger le centre de Clermont-Ferrand ? Quels tracés de boulevards urbains seront à prioriser pour soulager le centre-ville ?

Toutes ces questions sont en suspens.

Au-delà des solutions techniques, les mobilités appellent à un renversement de la façon d’appréhender nos villes et territoires. Face à la saturation automobile chronique et croissante de Clermont-Ferrand, il serait sans doute opportun et urgent de poser ces questions et d’esquisser des réponses en sollicitant l’avis des Clermontois.