VALTOM : mauvais sens pour un nouveau choix
Partager

Le 16 octobre dernier, le Conseil communautaire de Clermont Communauté votait une actualisation des statuts du VALTOM, en clair l’acceptation du désir des syndicats de déchets départementaux de mutualiser le coût du transport de leurs déchets vers un incinérateur qu’ils ont imposé à Clermont Communauté. Les élu(e)s écologistes se sont vivement opposés à cette mesure.

Avec l’arrivée de l’incinérateur sur son territoire, Clermont Communauté s’est vu imposer une solidarité de fait avec les autres collectivités du département, en prenant en charge les nuisances liées à cette installation.

Le transport des déchets des quatre coins du département restait à la charge de chacun des syndicats : ce qui créait un avantage financier de fait pour Clermont Communauté qui héberge l’UVE (Unité de Valorisation Énergétique – Incinérateur) .

Aujourd’hui les coûts explosent, tant pour le traitement que pour le transport, et la pression en faveur d’une mutualisation des coûts du transport se fait chaque jour plus forte.

Pour les élus écologistes, cette solution serait une double punition pour Clermont Communauté à qui

on aurait fait subir une installation dont la collectivité ne voulait pas

on demanderait de payer aujourd’hui pour les erreurs passées qu’elle avait à l’époque dénoncées en vain.

Et pourtant c’est ce qui a été voté le 16 octobre dernier par le conseil de Clermont communauté, au nom de la solidarité. Mais de quoi parle-t-on ?

Odile Vignal donne sa réponse :

« Bien sûr, comme d’habitude, la solidarité a bon dos. Cette solidarité que vous ressassez quand cela vous arrange, M. Brenas, quand cela vous arrange, uniquement. Là tout d’un coup on est tous solidaires d’un investissement dont les conséquences étaient prévisibles : centralisation de la collecte à l’échelle d’un département entier égale coût du transport inéquitable. Une évidence : c’est un modèle de développement qui n’est pas équitable. On fait ça, on fait ce choix, on nous l’impose comme l’a rappelé Alain Laffont, on en prend notre partie, on met en place toutes les structures nécessaires pour observer, pour en mesurer toutes les conséquences et les risques, y compris pour éviter de prendre des risques sanitaires autant que faire se peut, bref on met en place tous les dispositifs pour en amenuiser toutes les conséquences sanitaires et aujourd’hui ce n’est pas assez, il faut être solidaire. Mais solidaire avec qui ?

Solidaire avec le département, qui refuse la solidarité pour garantir le logement social ?!! Alors moi je vous dis non, il y a des priorités dans la solidarité. Elle commence là la solidarité, dans la garantie des emprunts pour créer du logement avant de payer des transports inutiles car si nous traitions les déchets au plus près des lieux de production, nous n’aurions pas ces surcoûts.

Donc ce n’est pas revenir sur le passé, ce n’est pas encore une fois se battre alors que la bataille est terminée, c’est refuser un nouveau choix qui va dans le mauvais sens. Nous ne voterons pas cette délibération. »

Pour les écologistes, cette « actualisation des statuts » va coûter près de 600 000 euros par an à Clermont communauté sans quasiment aucune autre forme de compensation. Cette solution est une double punition pour Clermont Communauté à qui

  • on aura fait subir une installation dont la collectivité ne voulait pas
  • on demande de payer aujourd’hui pour les erreurs passées qu’elle avait à l’époque dénoncées en vain.

Pour aller plus loin