Migrants : anticiper l’urgence
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Face à une situation de plus en plus tendue et complexe sur le plan de l’accueil des migrants en France, mais aussi à Clermont-Ferrand, nous avons choisi d’alerter Madame la Préfète, représentante de l’État dans le département. Sans action forte, concertée et préventive, nous risquons de n’avoir plus à traiter que l’urgence, par des mesures qui ne résoudront rien et dans un contexte où s’intensifieront encore incompréhension et stigmatisation.

Lettre ouverte à l’attention de Madame Danièle POLVE-MONTMASSON,

Préfète du Puy-de-Dôme,

Clermont-Ferrand, le 26 juillet 2017

Madame,

Nous tenons par ce courrier à vous alerter sur la situation inquiétante des populations migrantes dans notre ville. Nous sommes en effet de plus en plus fréquemment interpellés sur des situations particulières de familles ne pouvant tout simplement pas se loger et réduites à survivre dans des conditions d’extrême précarité.

Nous faisons aujourd’hui face à un double phénomène :

– celui d’un afflux constant de nouveaux arrivants, en provenance de régions diverses, et notamment des Balkans et du Caucase, c’est-à-dire de régions que l’administration française tient pour « des régions sûres » ;

– ainsi qu’à un manque chronique de logements pour faire face à l’urgence : cette pénurie, y compris de chambres d’hôtel qui ne constituent pas une solution pérenne, ne conduit qu’à constamment aggraver l’urgence.

Par ailleurs, il est patent que nous faisons face, en la matière, à un renoncement des pouvoirs publics. Les institutions compétentes en la matière ne prennent la mesure ni des problèmes, ni des responsabilités qui leur incombent. Ce renoncement collectif nous conduit à différer sans cesse les seules réponses viables, humaines, durables et de long terme. Il nous empêche également de conduire la moindre action significative et coordonnée à vaste échelle.

Nous assistons donc, quasi impuissants, à la double montée d’un problème dont l’ampleur risque de nous éclater au visage très rapidement et d’un tabou proportionnel à l’ampleur du problème. Sans nommer les difficultés ni poser les bonnes questions, nous n’aurons pas les moyens de répondre efficacement à ce défi. Et nous confortons par là même, les rumeurs, les peurs et les stigmatisations.

Il devient urgent d’envisager des solutions d’urgence à tous les niveaux, nationaux, locaux voire européen.

Sans réaction rapide de notre part, nous devrons nous attendre à faire face à des situations dramatiques et explosives dès la rentrée et l’automne prochains.

Restant à votre disposition, nous vous prions d’agréer, Madame la préfète, l’expression de nos salutations les plus cordiales.

Pour le groupe EELV, la présidente,

Dominique Rogue-Sallard