L’étrange Noël de Mr. Black
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Black Friday, ventes privées, rush de Noël, soldes d’hiver, d’été puis de printemps… Seul l’emballement des événements, du spectacle et de la mise en scène publicitaires des marchandises permet encore de nourrir cette course effrénée au consumérisme. Nous savions le paradoxe d’une société de croissance infinie dans un monde aux ressources finies. Il en va de même d’une consommation pensée comme infinie dans un monde où nos besoins sont depuis longtemps saturés par l’abondance d’une production souvent inutile.

Cette pulsion de consommation a tout aujourd’hui d’une addiction savamment entretenue, irrépressible et destructrice, aussi bien de la planète et du climat – la consommation mondiale équivaudrait à la moitié de la production de gaz à effet de serre – que des économies locales face au rouleau compresseur des conglomérats mondiaux.

Plus l’économie cale, plus se déploie le spectacle publicitaire, fatal aux capacités d’attention des personnes – surtout des enfants – et véritable carburant d’une consommation débridée. Avec le déploiement sans précédent des écrans et des univers numériques ces dix dernières années, le matraquage publicitaire consomme toujours plus d’énergie et saisit jusqu’à nos intimités. Insuffisamment régulé, il se prépare à un déploiement numérique plus important encore dans l’espace urbain.

Mais cette invasion publicitaire et ce déferlement consumériste butent aujourd’hui sur des réactions de plus en plus marquées, les renvoyant à ce qu’ils sont : les symptômes aigus d’un système marchand à bout de souffle qui appelle une alternative écologique, sobre et heureuse, dont l’idée de base pourrait être « moins de biens, plus de liens ».

Nicolas Bonnet, Odile Vignal, François Saint-André, Dominique Rogue-Sallard