L’année d’après
Partager

Plus que les précédentes encore, l’année 2017 a marqué notre entrée dans une phase de dilution d’un monde ancien, tissé d’habitudes, de repères et de structures établies. C’est une époque qui se referme, sans que la nouvelle n’ait encore trouvé à émerger : dans ce clair-obscur, disait Gramsci, surgissent les monstres ; et les ectoplasmes, pourrait-on ajouter, qui confondent jeunesse et nouveauté.

L’alternance qu’on croyait éternelle et naturelle entre deux grandes forces de notre bonne vieille république a brutalement pris fin au printemps dernier, non sans susciter une certaine hébétude. Cet état de fait politique en France répond très superficiellement aux mutations profondes que connaît notre monde : l’entrée dans une ère de crises écologiques majeures aura des conséquences économiques et politiques profondes. Et nous y sommes déjà.

Le mythe de la globalisation heureuse et équitable a vécu : elle aurait nécessité 5 planètes, pour les 10 milliards que nous sommes. Aussi nos rythmes de croissance ne peuvent-ils plus que décroître et les inégalités s’accroître. Sauf à s’adapter radicalement.

Face à ce mur de la réalité, les discours politiques traditionnels n’ont plus aucune portée : les vieux partis s’effacent, certains tentent la synthèse, molle et prétendument neuve (Macron), d’autres la politique de l’autruche en construisant des murs (Trump, Le Pen, le Brexit…).

Entre l’intenable course en avant et l’impossible emmurement, puisse 2018 nous apporter la sagesse de poser les bonnes questions et d’avancer sereinement vers la construction d’un monde commun, nécessairement neuf. C’est en tout cas le souhait des écologistes pour cette nouvelle année.

Une excellente et créative année 2018 !

Dominique Rogue-Sallard, Nicolas Bonnet, Odile Vignal