L’animal, la ville et nous
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En juillet, nous créions une délégation à la condition animale à Clermont-Ferrand. Début octobre, le maire signait un arrêté interdisant les cirques exploitant des animaux sauvages. La tenue rapide de ces deux engagements de campagne révèle à la fois notre détermination et la nature du changement d’époque que nous vivons.
Ce changement est d’abord dû à la crise majeure des écosystèmes et du vivant que constitue la 6e extinction massive de la biodiversité. Avec elle, c’est une part de nous-mêmes qui s’éteint, tant physique que morale. A cet effondrement du vivant répond ensuite l’émergence d’une conscience de la souffrance et de la sensibilité des animaux, conscience de ce qui nous relie à eux ainsi qu’au monde. Car « nos rapports aux animaux sont aussi le miroir de ce que nous sommes devenus », selon la philosophe Corine Pelluchon.
C’est ainsi que le souci de notre cohabitation avec l’animal se tient au coeur de la transition écologique à conduire sur les 6 prochaines années à Clermont-Ferrand. Notre action s’appuiera sur quatre grands axes :


1/ Placer le respect de l’animal et du vivant en critère inconditionnel de notre action de réglementation, d’aménagement, de subventionnement ou de commande publique : avec l’extension de l’offre végétarienne dans nos cantines et la fixation d’exigences quant aux élevages où nous nous approvisionnons, nous aurons des leviers significatifs ;


2/ Introduire l’éducation à l’éthique animale et à la protection du vivant parmi les axes de notre politique éducative de territoire ;


3/ Garantir le droit, notamment aux personnes en situation de vulnérabilité ou de précarité, à ne pas être séparé de son animal de compagnie et à pouvoir le faire garder et soigner le cas échéant.


4/ Travailler à une cohabitation urbaine harmonieuse entre l’homme et tous les animaux, aussi bien sauvages que domestiques via, par exemple, la création d’une trame nocturne, la gestion des chats libres, la création de parcs canins de liberté…

Pour Claude Lévi-Strauss, les « droits fondés sur l’individu atteignent une limite quand ils mettent en danger la survie d’une autre espèce. » C’est le sens de cette limite que nous devons retrouver afin de renouer avec un mode de vie tout simplement compatible avec… la vie.

Marion Barraud, Thomas Weibel, co-président.e.s de groupe
Laetitia Ben Sadok, conseillère déléguée à la condition animale

Clermont-Ferrand, octobre 2020