La décentralisation selon Macron
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Bien qu’élu sur la promesse d’un pacte girondin avec les collectivités locales, Emmanuel Macron renoue avec le centralisme jacobin. Après l’acte I des années Hollande (moins 10 milliards de dotations), voici l’acte II de la recentralisation (13 milliards) sous la forme d’un plafonnement des dépenses des collectivités locales… contrôlé et sanctionné par l’État.

Pour Clermont Auvergne Métropole, la situation est délicate. Le passage en métropole a nécessité une montée en compétences dès 2017, donc en dépenses sur quelques années, au service de notre ambition métropolitaine : plus de services publics et de même qualité pour tous, des services qui créent de l’emploi local, des investissements nécessaires pour répondre aux défis de la transition écologique et la solidarité.

Et voilà que dans le même temps, l’Etat impose un plafond de hausse des dépenses à 1,2%, sous peine de sanction: près de 4 millions d’euros en 2019… en plus des économies à réaliser ! Ainsi, ce « contrat » imposé par la République en Marche stérilise de fait, et malgré ses discours pompeux, notre autonomie politique et nos capacités d’action.

En soi le niveau de dépenses pris à part ne fait pas sens : seul l’équilibre entre ressources et dépenses est un repère pertinent, d’autant que tout déficit est interdit aux collectivités locales (contrairement à l’État).

Cette potion d’austérité aveugle et de tutelle autoritaire nous laisse une seule liberté : gérer une pénurie imposée à notre collectivité pourtant financièrement bien gérée.

Enfin, le macronisme nous offre tout de même le choix des modalités de paiement de nos futures pénalités… Bref, il nous reste au moins la liberté de choisir la couleur du nœud passé à notre cou.

Nicolas Bonnet, Odile Vignal, François Saint-André, Dominique Rogue-Sallard