La décélération commence par le périph’
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Vieille revendication des écologistes parisiens, l’abaissement de la vitesse maximale autorisée sur le périphérique a été plafonnée à 70 km / h, vendredi 10 janvier.

Défendue depuis plusieurs années par les élu/es écologistes – notamment par les adjoints au Maire de Paris en charge de l’Environnement Denis Baupin puis René Dutrey -, votée par le Conseil de Paris en juillet 2011, cette mesure aura attendue deux ans et demi l’aval de l’État, encore décisionnaire sur cette voie.

Cette limitation de vitesse aura des répercussions sur trois points :

  • la sécurité routière : réduire la vitesse de 1%, c’est réduire les accidents de 2% et la mortalité de 4%. Même si la spécificité de la circulation sur le périphérique rend cette règle statistique moins fiable, la réduction de la vitesse apporte une certitude quant à la diminution de la gravité des accidents.
  • la pollution sonore : la ville de Paris vise une diminution du bruit de 1,7 décibel (dB) pour les véhicules légers et 1,2 dB pour les poids lourds, quand Bruiparif, l’observatoire du bruit en Ile-de-France, estime que la baisse devrait plutôt se situer entre 0,5 et 1 dB le jour et entre 1 et 1,5 dB la nuit. Mais réduction du bruit ne signifie pas perception réduite : en effet, il faut une baisse d’au moins 3 décibels pour que l’oreille humaine ait une perception moins forte.
  • la pollution de l’air : alors que les pollutions aux particules fines ainsi qu’aux dioxydes d’azote ont fait parler d’elles ces derniers temps, une réduction des vitesses entraîne de fait une réduction des dépenses énergétiques et donc des pollutions liées à la combustion des carburants. Le million de véhicules qui empruntent le périphérique chaque jour est responsable de 20% des émissions de particules fines et de 12% de celles de CO2 à Paris. En passant de 80 km/h à 70 km/h la vitesse sur le périphérique, la mairie de Paris espère diminuer de 5% le taux de polluants atmosphériques. Ce que confirme Airparif sur le boulevard et aux seuls alentours immédiats.

Par ailleurs, plusieurs études montrent que les voitures émettent le moins de polluants quand elles roulent entre 40 et 80 km/h. La baisse de la pollution proviendrait donc plutôt de la fluidité de circulation accrue sur le périphérique que susciterait le passage à 70 km/h : les embouteillages, les très faibles vitesses et les accélérations répétées génèrant une pollution maximale.

Aussi cette mesure revêt-elle surtout une dimension symbolique « en marquant le passage à un nouveau modèle urbain plus rationnel où la lenteur a ses vertus et où la santé, les transports doux et collectifs sont privilégiés. C’est donc une victoire culturelle majeure pour les écologistes ! » se réjouit Sylvain Garel, coprésident du groupe EELV au Conseil de Paris.

A terme, les écologistes souhaitent transformer le périphérique, véritable cicatrice métropolitaine, en boulevard urbain limité à 50 km / h. La première étape sera la création d’une voie réservée aux bus, aux taxis, au covoiturage et à l’autopartage, avec notamment la généralisation de revêtements anti-bruit.

[A partir du communiqué de presse du groupe EELVA du 8 janvier 2014]

 


Paris : le périph’ limité à 70 km/h depuis ce… par lemondefr