C’Vélo ou l’émergence d’une autre mobilité
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A Clermont-Ferrand, C’ Vélo est un vrai succès écolo. Avec 5 000 utilisateurs (dont 700 abonnés), quelque 50 000 trajets et plus de 1,5 millions de kilomètres parcourus en deux ans, on peut dire que l’initiative a rencontré un vif succès et eu raison des réticences politiques initiales.

10 stations avaient été installées en juin 2013. Il était prévu d’en étendre le réseau à raison de 4 nouvelles stations par an jusqu’en 2016. Devant l’engouement du public, nous sommes passés de 10 stations à 22 (+12), puis de 22 à 40 (+18), soit 220% de plus que le prévisionnel.

C’est évidemment le signe que le vélo a le vent en poupe et correspond à une vraie demande sociale dans le sens d’une amélioration de la qualité de vie urbaine.

Aussi « est-il de notre responsabilité de développer la mobilité durable mais aussi de diversifier l’offre de transport et la complémentarité entre les transports en commun et les modes de déplacement doux », explique Odile Vignal, vice-présidente EELV du SMTC clermontois, responsable du lancement de C’Vélo il y a deux ans.

En effet, ce fort succès de C’Vélo traduit le fait que les offres alternatives à la voiture mais aussi complémentaires aux transports en Commun sont une attente forte des Clermontois.

Au-delà même du déplacement à vélo qui doit être soutenu et développé de façon volontariste – sans doute cela sera-t-il l’un des enjeux des prochaines Assises de la Mobilité -, nous devons penser à la meilleure façon de faire foisonner l’offre de mobilité douce et durable pour répondre au mieux à la demande sociale.

Concevoir la mobilité dans sa globalité

Au regard de tous ces enjeux, le SMTC occupe une place de choix. Il faudra en faire évoluer le statut de manière à appréhender la demande de mobilité clermontoise dans son intégralité afin d’en faire un opérateur de la mobilité :

  • se fixant des objectifs larges en termes d’environnement, de santé, d’égalité d’accès, etc.

  • oeuvrant au développement d’une mobilité durable mixant les transports en commun, les modes doux et partagés.

Nous pouvons d’ores et déjà planter quelques jalons dans cette direction-là :

– mutualisation des moyens des différentes collectivités (sur une échelle qui reste à définir : agglomération, métropole, Grand Clermont…) ;

– mise en place d’un système simplifié de paiement unique (carte à débiter ou application sur smartphone) donnant accès à tout type de déplacements;

– développement volontariste de services propres et collaboratifs comme le covoiturage, les automobiles en libre-service, etc.;

– développement d’un plan de déplacements doux de l’agglomération comprenant des itinéraires cyclables et piétons, correctement fléchés et jalonnés, et recensés parmi l’offre de déplacement.

Le succès de C’Vélo est un signal fort et encourageant. Mais s’il faut continuer d’inciter et d’accélérer la pratique du vélo au quotidien, elle ne pourra prendre de véritable essor qu’en tant que maillon de la chaîne des mobilités quotidiennes.

Il est donc grand temps de poser la question d’un véritable opérateur de mobilité durable à Clermont-Ferrand et dans son agglomération : elle sera au cœur des prochaines Assises de la mobilité. Sous peine de rendez-vous manqué.

Dossier C’Vélo