Clermont : une école en transition ?
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C’est une urgence à laquelle nous renvoie sans cesse l’actualité : l’égalité des chances pour former les futurs citoyens est au cœur de notre mandat municipal, comme elle est au cœur du projet écologiste.

Qu’il soit question de transition écologique, de lutte contre les inégalités sociales et territoriales, ou bien – objectif plus lointain – de reconstruction d’un horizon de sens commun qui fasse société dans tous nos territoires, ce triptyque n’a de sens que s’il est pensé pour l’enfance et les générations futures.

L’ambition est réelle, qui dépasse le simple cadre municipal, mais après un peu plus de deux ans de mandat, de sérieux jalons ont été posés dans cette voie : politique éducative de la Ville, projet culturel, refonte de la politique tarifaire…

L’effort se doit bien sûr d’être poursuivi et dans un constant souci d’évaluation et d’adaptation.

A nos yeux, l’éducation  doit conjuguer trois piliers inspirant l’action municipale :

coopérer, symboliser, décélérer.

1- Coopérer, c’est avant tout partager avec les autres, respecter son environnement. Avec la famille et l’enseignement scolaire, l’éducation de chaque clermontois peut aussi s’appuyer sur la richesse de l’offre des activités périscolaires et extrascolaires dans la commune afin d’y articuler au mieux les temps scolaires, afin également d’enrichir et de pérenniser toutes les voies d’épanouissement des enfants.

La réforme des rythmes scolaires a connu un cap lors de son lancement à la rentrée 2013 ; elle doit être poursuivie, améliorée et enrichie.

Coopérer c’est aussi apprendre à vivre ou reconnaître la diversité et les différences, ce qui passe par une exigence forte de mixité scolaire, contribution indispensable à notre objectif de lutte contre les exclusions, les communautarismes et la tentation de diviser les citoyens, antithèse de nos valeurs républicaines.

Enfin coopérer avec la nature, c’est aussi renouer avec une alimentation saine et locale, c’est apprendre à s’alimenter sainement : le Bio dans les cantines reste un objectif fort de ce mandat pour lequel nous ferons des propositions concrètes de mise en œuvre.

2- Symboliser, c’est-à-dire penser des notions abstraites : il s’agit de l’une des conditions majeures de la construction de l’autonomie de l’enfant. Si cette mission incombe prioritairement aux enseignants et aux familles, les acteurs publics locaux ont le choix d’y contribuer ou pas.

A Clermont-Ferrand les parcours culturels mis en place aujourd’hui pour tous les enfants participent de ce soutien, non pas à la consommation mais à la rencontre, la confrontation aux œuvres et aux pratiques culturelles et artistiques afin de nourrir la réflexion et la construction de l’enfant, de lui apprendre à se connaître dans son corps et son esprit.

En écho à ces découvertes culturelles, les orientations d’urbanisme doivent également permettre à l’enfant de s’orienter, de se déplacer et de s’approprier l’espace urbain : dessiner la ville à hauteur d’enfant doit rester une exigence forte de notre mandat. Elle passe par une ville apaisée, dans laquelle la place de la voiture est progressivement réduite (aux abords des écoles en priorité) et celle des modes doux – de la marche notamment – réhabilitée dans les traces des corridors de biodiversité en ville.

Enfin, cette décélération de la ville pour les enfants débouche naturellement sur le dernier pilier.

3- Surseoir, c’est-à-dire décélérer : l’autonomie de l’enfant passe fondamentalement par l’apprentissage de la mise à distance, la gestion de la frustration, la substitution du désir à la pulsion. Exigence qui, dans une société hyper connectée, ne peut être confiée qu’aux trois instances de façon coordonnée – familles, école, institutions locales.

En ce qui concerne une politique éducative locale, cette décélération peut consister en divers types de mesure, comme par exemple,

  • un développement contrôlé de l’emprise des technologies numériques à l’école et dans l’environnement des enfants : ils doivent en maîtriser les codes et le fonctionnement mais apprendre aussi à conserver une distance critique vis-à-vis des contenus et des menaces sur la vie privée.

  • Une réduction des espaces publicitaires dans l’espace public et notamment de toutes les publicités ciblant les publics les plus jeunes.

  • Un axe d’éducation populaire prioritaire destinée à favoriser une approche critique et distanciée de l’information, de la publicité et plus particulièrement des images. Cela ne devrait pas poser de problème particulier dans une ville aussi marquée par le cinématographe que l’est Clermont-Ferrand.

On le voit, la transition écologique que nous appelons de nos vœux à Clermont-Ferrand est aussi une transition pour et par l’enfant. Et c’est avec ce cap-là que nous abordons la rentrée 2016.

Excellente rentrée à toutes et à tous !

Les élu(e)s écologistes de Clermont-Ferrand

Dominique Rogue-Sallard, Nicolas Bonnet, Odile Vignal