Clermont – Limoges : fin des liaisons rime avec abandon
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Samedi 14 juin, quelque 150 personnes se sont rassemblées à Eygurande pour protester contre la fermeture annoncée du tronçon de voie ferrée entre Laqueille et Eygurande. Cette fermeture entraînera la disparition des relations directes entre Clermont-Fd, Limoges, Brive et Bordeaux.

La liaison directe Clermont – Limoges sera coupée en raison du refus de rénover les seuls 22 km de la section Laqueuille – Eygurande, soit 10 % du kilométrage total de la ligne (207 km).

A contre-courant des enjeux environnementaux, de l’aménagement durable et équilibré des territoires, cette fermeture est symptomatique de la non-politique d’aménagement du territoire qui prévaut aujourd’hui en France : métropolisation à outrance et marginalisation accélérée des zones dites « périphériques », au risque d’une désertification de plus en plus marquée.

Cette fermeture est inacceptable à plusieurs titres :

1) Elle rendra les auvergnats et les limousins encore plus dépendants de la route et de l’énergie pétrolière, alors qu’en 2011 plus de 3800 voyageurs-kilomètres empruntaient la ligne entre Clermont-Fd et Ussel (2800 environ en 2012 malgré les travaux), en particulier des scolaires, des travailleurs et des touristes.

2) Elle est synonyme de gaspillage d’argent public puisqu’elle fait perdre une partie du bénéfice des efforts entrepris entre 2007 et 2013 par les deux Régions, RFF et l’État pour rénover l’axe Clermont-Limoges : la ligne Ussel-Limoges a, par exemple, été rénovée du côté du Limousin, tandis qu’en Auvergne, d’importants travaux ont été effectués entre Volvic et Laqueuille, puis entre Volvic et Clermont-Fd.

3) Elle est le résultat d’orientations nationales exaspérantes et anachroniques en matière de transports dont le service public ferroviaire paie les pots cassés.

4) Elle est enfin, le fruit d’un manque évident de volonté politique en Région Auvergne car sur les 7 millions d’euros nécessaires pour sauver cette ligne, la Région Auvergne n’en n’aurait payé qu’une partie : le Limousin s’était engagé à mettre la main à la poche, tandis qu’une mobilisation de tous les élus régionaux d’Auvergne, et pas seulement des écologistes, aurait pu permettre d’espérer des financements de l’État et de RFF. A l’heure où le gouvernement tente d’imposer par la force la création de méga-régions, à la logique concurrentielle, force est de constater que l’enjeu central réside avant tout dans la coopération des territoires, en particulier sur la question des lignes ferroviaires interrégionales.

Source : Blog des élus Verts, région Auvergne

– Reportage de France 3