Dépression au coeur de l’été clermontois. Dépression ou relâchement général, la ville se vide comme les couloirs du tram, ceux de la mairie et les pages politiques de la presse locale. Un seul mot d’ordre : remplissage !

Si Paris remplit ses berges d’un sable chaud calibré par le premier cimentier mondial, Clermont Plage s’en remet aux mains de la PQR. Au menu : chaises longues, bobs et caleçons à fleurs. La presse régionale s’ornait récemment de quelques légèretés quant aux destinations et autres occupations de nos édiles et candidats.
Mais ne nous y leurrons pas, il ne s’agit là que de légèreté feinte et affectée pour un « story-telling » du meilleur aloi, piloté en haut lieu par les spin doctors de la patrie du pneu.
Aux destinations classiques et autres cartes postales, certains préfèrent les allusions littéraires. Plus ou moins bien calibrées, d’ailleurs ; le grain de sable n’est jamais loin.
Les veines sont multiples. On y trouve, entre autres, la veine pépère, plutôt ‘rad soc’ et terrienne, trop bien pesée pour n’être pas pesante, entre Clemenceau, le Tigre, ses brigades, Manuel Valls et une certaine idée d’un testament français…
Présente aussi la veine « perfomer », de celui qui grimpe, qui grimpe… Un peu façon Frison-Roche. Premier de Cordée ou Djebel Amour ?
Et puis la veine un peu comique, tirée entre l’écume des côtes minoennes et celle de Boris Vian… Ou la veine creuse qui ne dit que ce qui est… Et enfin, la bavarde qui en dit trop au risque de la confusion.

Relâchement encore, mais plus troublant, de l’organe municipal, Demain Clermont. A quoi devons-nous attribuer cet alanguissement des corps et cette liquéfaction des cerveaux ? Au soudain revirement climatique, aux feux de la Saint-Jean ou à cette alternance de jours chauds et de nuits fraîches ? Mystère… Toujours est-il que le Carré Jaude 2 s’orne d’un beau logo Plan Climat dans les pages du journal sus-mentionné… L’abus de rosé bio nous extorquerait une réaction excessive, du genre : « Ah ! elle est bien bonne celle-ci ! » Mais sachons garder raison et demandons-nous à quel titre l’horrible Pavé Jaude s’affuble des lauriers de la protection du climat ?! Au titre de l’hyperdensification bétonnière de l’hypercentre [travers rhétorique idéologico-estival, NdR], explicitement conçue pour le rafraîchissement de Clermont-Ferrand à l’horizon des quelques degrés de réchauffement climatique que les experts nous annoncent pour 2030-2050 ?
Ou bien celui du plein développement des potentialités commerciales locales et notamment des circuits les plus courts ? Ou au titre encore, de la pierre de Chine importée pour son érection ?

Il s’agit là, à tout le moins, d’une troublante attribution. Ou d’un raté dans le copier-coller. Mais le poids des mots et le choc des photos suffiront-ils à nous faire prendre des vessies pour des lanternes ?
Ou le trop lisse pour de l’authentique ?

Réponse à la rentrée, sans doute.