Vertes et bleues, les trames s’enchaînent à Clermont (1)
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Alors que la ville de Clermont-Ferrand vient de se voir décerner les rubans du Développement Durable pour la troisième fois consécutive, on fait mine de découvrir les enjeux de la biodiversité en ville. En stigmatisant au passage, le retard ou les lacunes de la capitale auvergnate en la matière.

 

La posture est désolante à maints égards :

  • elle est le fait de ceux qui, la veille encore, réclamaient la LGV  et l’élargissement de l’autoroute A 71 pourtant vecteurs de ruptures de la continuité écologique !
  • Cette passion soudaine fait irruption alors que le rapport Développement Durable 2012 a été présenté lors du dernier conseil municipal, par Odile Vignal, adjointe EELV à l’écologie urbaine, et ce, dans l’indifférence générale.

Les élus écologistes de Clermont-Ferrand se battent depuis longtemps sur toutes les questions liées à la biodiversité ; ils font d’ailleurs bouger les lignes dans un environnement pour le moins difficile.
Les difficultés sont de deux natures dans notre agglomération :

– un contexte politique et culturel presque entièrement porté vers la « performance métropolitaine », celle des infrastructures, des monuments et de la croissance (économique et démographique)
– un environnement géographique et urbain particulier, très dense et industriel au sein duquel la nature n’a pas eu – ou très peu – droit de cité : deux centres historiques assez denses entre lesquels s’implante un site industriel majeur dont le développement induit une urbanisation massive et rapide. Bilan : l’hypercentre clermontois ne dispose que d’un seul poumon vert, le jardin Lecoq. Aussi, après la surdensification imposée par le projet du Carré Jaude 2, la question de l’avenir du site de l’Hôtel-Dieu est capitale au regard de la respiration nécessaire du centre de la capitale auvergnate.
Si l’on ajoute à cela, la spécificité clermontoise, l’une des rares villes françaises de cette taille à ne pas être traversée par une rivière, on mesure toutes les lacunes de Clermont-Ferrand en termes de trame verte et bleue, ces fameux corridors écologiques soit végétaux, soit hydrologiques.

 

Indispensable Biodiversité

Confrontés à la sixième grande extinction du vivant sur Terre, nous nous rappelons soudain que nous appartenons à un écosystème dont l’affaiblissement nous affecte directement : la diversité des formes de vie assure la résilience du monde vivant – et par là du monde humain -, c’est-à-dire sa capacité d’adaptation et d’évolution face à toute nouveauté, menace ou agression.
Après la conférence de Rio (1992), l’évaluation du millénaire a attiré l’attention du monde sur le rapide déclin de la biodiversité. Ce déclin s’est encore accru de 2005 à 2008 selon le rapport de mi-étape d’une étude consacrée à l’économie des écosystèmes et de la biodiversité (voir The economics of biodiversity and ecosystems) qui conclut que, sans actions fortes, la perte associée de services écosystémiques s’accélérera. Ce qui menacerait les économies et sociétés humaines : l’économiste Pavan Sukhdev estime que la perte de biodiversité pourrait coûter 7 % du PIB mondial d’ici 2030.

 

Dans ce contexte-là, les élus écologistes œuvrent patiemment à la création d’un maillage vert sur le territoire de la commune, voire de l’agglomération.

[A suivre…]