Vertes et bleues, les trames s’enchaînent à Clermont (3)
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Dans le cadre de sa politique de valorisation de la biodiversité, l’agenda 21 clermontois vise l’utilisation des services de la nature comme la protection des sites remarquables ou « coeurs de nature ». Mais troisième axe de l’action de la ville dans ce domaine, le tissage de continuités écologiques à travers le milieu urbain constitue sans doute l’un des aspects les plus essentiels de la « politique de protection de la biodiversité ».
En effet, si le terme de biodiversité a supplanté celui de nature, il permet de souligner la nécessité vitale d’un brassage permanent des espèces et des milieux : l’ouverture des milieux naturels et la richesse qui en découle en assure la résilience, la capacité d’adaptation et d’évolution. Aussi la résilience des formes de vie est-elle inversement proportionnelle au cloisonnement des milieux naturels.
Une politique d’aménagement urbain digne de ce nom se doit donc :

  • de reconnaître les services rendus par la nature
  • de chercher à les maximiser en tissant des trames urbaines de biodiversité de plus en plus denses, trames dont l’objet est de tracer une continuité entre les milieux naturels.

Relier les sites naturels et créer des trames de biodiversité : il s’agit de penser en termes de corridors écologiques, à l’échelle de Clermont comme de son agglomération. Et donc de trouver les passages entre les sites dits « coeurs de nature ». Sur cette question, l’échelle communautaire s’avère déterminante : elle permet en effet d’envisager les couloirs de transition entre les deux espaces écologiques majeurs du territoire : le Val d’Allier et la Chaîne des Puys.

Et de poser la question du passage d’un paradigme à un autre : de la ville cernée de nature à la nature en ville.

Cela avait commencé avec le Plan Vert de 2001 qui avait élaboré une politique globale de l’arbre dans la ville, inscrite dans le POS de la même année : inventaire et protection des arbres remarquables, inventaire des voiries devant être arborées.
En 2010 et 2011, ont été réalisées des cartographies des corridors écologiques dans le cadre du SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale – 2010) puis de la ville (2011). Ces travaux de prospective avaient nécessité en amont des diagnostics de la biodiversité. Depuis, ces différentes études ont conduit à la réalisation d’un Atlas de la biodiversité sur le territoire communautaire ainsi qu’à la mise en place d’un Observatoire de la biodiversité.
A Clermont-Ferrand, le travail sur les trames vertes et bleues doit donner lieu
– à une analyse du foncier des corridors
– comme au financement (114 000 euros) d’une étude-découverte sur la Tiretaine dans le cadre des pistes de Cataroux, étude réalisée en partenariat avec Michelin.

Cela devrait aboutir à la définition précise de ces mêmes trames vertes et bleues, dans le cadre du PLU (Plan local d’Urbanisme) pour lequel les consultations citoyennes viennent à peine de commencer.
Le PLU qui remplace le POS (Plan d’occupation des sols) pourrait être un outil performant en matière de gestion durable d’un territoire : bien au-delà du seul zonage des ressources foncières, il est conçu comme
– un instrument de connaissance et de gestion des espaces et des flux
– un outil de cadrage pour un projet de développement territorial sous contraintes (sociales, foncières, environnementales…).

Bien évidemment, lorsque les bassins d’emploi, d’habitat, de déplacements – et plus largement les bassins de vie – recouvrent une aire communautaire, voire métropolitaine, le seul PLU ne suffit pas ; il nous faut alors apprendre à penser en termes de PLIU (Plan local Intercommunal d’Urbanisme) : et pour le sujet qui nous intéresse, l’échelle du Grand Clermont doit permettre de poser les bases pour les échelles inférieures.
Comment, en effet, parler de corridors écologiques à Clermont-Ferrand sans tenir compte des corridors possibles à l’échelle communautaire ?
Comment par exemple, prolonger le corridor de l’est clermontois – « Puy d’Anzelle – Les Vaugondières – Puy Long – Beaulieu – Gandaillat – Crouel » – sur la commune de Clermont dont toute la zone comprise entre l’autoroute et la gare est un désert en terme de biodiversité ?

Corridor de biodiversité est – Val d’Allier => Coeur d’agglomération

Crouel Bane
Comment plus largement faire du coeur très dense de l’agglomération un carrefour des trames de biodiversité ?
Une cartographie fine du milieu urbain sera nécessaire. Comme la mobilisation des acteurs publics, mais aussi privés, afin de constituer le maillage naturel le plus dense possible. Ici de nouveaux outils de concertation et d’incitation sont à inventer.

[A suivre…]

Biodiversité et trames écologiques à l’échelle du Grand Clermont

Biodiv G Cler