Vers un Clermont Zéro Phyto
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Alors que s’ouvre aujourd’hui la Semaine pour les alternatives aux pesticides, Odile Vignal, adjointe au maire EELV en charge de l’écologie urbaine et du développement durable, s’apprête à faire progressivement entrer la ville de Clermont-Ferrand dans une ère sans pesticide : le 2 avril prochain, elle signera l’adhésion de la capitale auvergnate au niveau 2 de la Charte d’entretien des espaces publics.

Au menu : rédaction d’un plan d’entretien phytosanitaire de la ville, interdiction de traitement pour les surfaces à fort risque pour l’eau et techniques alternatives au désherbage chimique. L’objectif restant, à terme, de passer au niveau 3, c’est-à-dire à la suppression totale des traitements phytosanitaires.

Si plus de 90% des molécules en question sont utilisées dans l’agriculture, le reste se partage entre les usages collectifs comme les voies ferrées, les voiries, les parcs publics et les jardiniers amateurs. Sur l’agglomération clermontoise, la pollution des eaux de surfaces par ces substances chimiques provient pour une large part des zones urbaines. Aussi le pouvoir des communes dans une amélioration de l’état des eaux a-t-il un double impact déterminant :

– sur la qualité chimique des eaux (sur l’eau de consommation ainsi que sur les cultures)

– sur la prise de conscience des citoyens : l’action municipale doit ici viser l’exemplarité.

Depuis quelques années, nombre de municipalités ont adopté un objectif « Zéro phyto». Au désherbage, elles préfèrent par exemple le paillage au pied des arbres ou le fleurissement de pieds de mur.

Clermont-Ferrand se lance dans une politique de réduction de l’usage de produits phytosanitaires dans le cadre de la Charte d’entretien des espaces publics, une démarche initiée par l’organisme public Phyt’Eauvergne et financée par les agences de l’eau (Loire- Bretagne), le Conseil régional et par Clermont-Communauté.

 

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Au-delà des seules pratiques communales, la question des produits phytosanitaires reste entière du côté de l’agriculture, de loin le secteur le plus consommateur de ce genre de produits. Aussi les associations continuent-elles à mobiliser pour sensibiliser l’opinion. Elles profitent notamment des premiers jours du printemps, période de reprise des épandages de pesticides, pour informer sur les enjeux sanitaires et environnementaux de l’usage de ces produits : du 20 au 30 mars, la « Semaine pour les alternatives aux pesticides » cherche à attirer l’attention sur leur utilisation en France (+2,5% en 2011), premier pays consommateur en Europe. Une hausse à contre-courant du plan Ecophyto, lancé en 2008, qui entendait en diviser par deux l’usage d’ici 2018.

A l’heure où les études se multiplient sur les impacts négatifs sur les abeilles, et sur les maladies auxquelles sont exposés les agriculteurs (troubles respiratoires ou neurologiques, cancers….), l’idée est de montrer « qu’on peut faire avec beaucoup moins de pesticides, voire plus du tout », précise François Veillerette, président de Générations Futures.

D’où le volet positif de cette semaine avec tout l’éventail des alternatives aux pesticides : ateliers de jardinage, conférences, repas bio, plus de 700 événements programmés en France.

Le levier de la restauration collective

Quant aux collectivités locales et à Clermont-Ferrand en particulier, si leur responsabilité n’est pas engagée par les pratiques d’une certaine agriculture, la prééminence du fait urbain en France leur donne des moyens d’action et d’incitation. La passage en bio des cantines scolaires et autres restaurants collectifs d’une municipalité servirait de levier puissant pour le développement d’une agriculture bio de proximité dans la couronne clermontoise.

Mais d’une politique anti-phyto à un plein développement de la bio, il n’y a parfois qu’un pas ; parfois bien plus.

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Consulter le site dédié à la Semaine pour les alternatives aux pesticides.

http://www.semaine-sans-pesticides.com