Tri des migrants : un projet qui fait honte à notre République
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Le 27 juillet M. Macron avait déclaré « Je ne veux plus personne dans les rues d’ici la fin de l’année », dans un discours sur l’accueil des réfugiés, après avoir assisté à une cérémonie de naturalisation. Chaque jour des personnes, quelle que soit leur nationalité, meurent à la rue. Il est de notre devoir de les secourir. Europe Écologie – Les Verts salue l’immense travail fourni par les associations et exhorte le gouvernement à tenir parole.

Au contraire, alors que la France est régulièrement épinglée et critiquée par les instances internationales sur sa piètre et indigne gestion des migrant-es, le Ministre Gérard Collomb vient de franchir un nouveau cap dans l’inhumanité de traitement, déclenchant la colère légitime des associations concernées.

Ce vendredi 8 décembre, plusieurs associations convoquées par le ministre pour discuter de son nouveau projet de dispositif pour rentabiliser la gestion des lieux d’hébergement ont décidé de quitter la table des discussions. Parmi elles le Secours catholique, la Fédération des acteurs de la solidarité (ex-FNARS), Emmaüs Solidarité et International, Médecins du monde et bien d’autres ont immédiatement fait part de leur colère face à une proposition de mettre en place un tri qui exclurait de fait les sans-papiers des dispositifs d’accueil.

Europe Écologie – Les Verts soutient la position de ces associations et rejoint leurs critiques sur ce nouveau dispositif. Ce que propose le ministre consiste à trier, recenser et étiqueter les personnes sans domicile. Un choix inhumain et qui va à l’encontre des devoirs de la France en matière d’accueil des réfugiés et des engagements du président Macron sur la solidarité. Julien Bayou souligne que, “Encore une fois, les discours du président sont l’écran qui cache la triste réalité contraire des actes du gouvernement.”

Pourtant, dès la mi-novembre, les associations, informées de ces projets de directives, avaient signifié par courrier au ministère leur refus d’appliquer des politiques contraires à leurs engagements moraux et éthiques. Après le fichier unique des français-es, le fichage des migrant-es ? Pour Sandra Regol, “La volonté affichée de judiciariser et de policiariser l’accueil est à l’opposé de tous les engagements de la France en termes de respect des personnes et des droits humains.”

Les écologistes rappellent qu’une autre politique migratoire est possible et que leur élu-es démontrent, sur le terrain, qu’il n’est ni plus coûteux ni plus risqué d’accueillir dignement des personnes qui ont tout perdu. La politique d’accueil de la ville de Grande-Synthe est régulièrement prise en exemple par les associations comme par les institutions internationales. Cette réalité témoigne qu’avec la volonté politique nous pouvons construire une accueil humain et à la hauteur des prétentions de la France qui se dit un grand pays et agit a contrario de sa communication internationale.

Il est temps qu’Emmanuel Macron ait le courage d’agir en cohérence avec ses belles déclarations : la politique n’est pas un théâtre où il suffit de jouer un rôle sans assumer la réalité de ses propos.

Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux