Santé, environnement et inégalités territoriales
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Le grand retour du territoire. La crise énergétique et économique issue du choc de 2008 fait émerger inégalités, fractures et spécificités territoriales. La crise environnementale, alimentaire et sanitaire fait quant à elle ressortir toute une série d’inégalités régionales : passer de l’échelle individuelle à l’échelle régionale, c’est passer du patient à l’environnement, ou du moins considérer le patient dans son environnement.

De 1980 à 2005, on a relevé une hausse de 89 % des nouveaux cas de cancer en France ; si la mortalité liée à ces affections a diminué, le nombre de cas d’ALD (Affections longues durées) a explosé. Et si aux cancers, on ajoute les trois autres grands types d’affection longue durée – diabètes, accidents cardio-vasculaires et affections respiratoires -, le nombre de pathologie à traitement long et coûteux s’est considérablement accru, faisant exploser les charges pesant sur le système de sécurité sociale. On estime que d’ici 2015 près de 70 % du budget de celle-ci sera consacré à ce genre d’affections.

Une tendance que le seul vieillissement de la population n’explique pas : aujourd’hui, l’âge moyen des personnes souffrant d’ALD est de 61.5 ans, quand les cancers du sein se déclarent de plus en plus tôt. Avec des variations impressionnantes selon les régions : le Nord bat des records en matière de cancer du sein, la Bretagne avec les affections de la prostate.

Sans doute est-il temps de poser la question des influences environnementales, et des pollutions, chimiques notamment. Telle est du moins l’approche retenue par André Cicollela dans son dernier ouvrage, Toxique Planète, le scandale invisible des maladies chroniques.

Le Nouvel Observateur consacre un dossier complet à cette question dans son numéro du 3 octobre dernier.