Pour une écométropole
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L’enjeu métropolitain est trop important pour se contenter d’un slogan. Les écologistes ne sont pas des métropolitains béats. Nous aspirons à une écométropole, remède à la métropolisation rampante de nos territoires. Explications.

La tendance actuelle à la métropolisation est plus le symptôme d’une fuite en avant qu’une panacée. Symptôme d’une :

– concurrence exacerbée entre territoires,

– course à la croissance et à des ressources de plus en plus rares,

– et donc du creusement croissant des inégalités entre territoires, entre populations.

Contre cette fausse évidence de la métropole, construisons l’écométropole.

Face à la crise des ressources, la concurrence exacerbée des territoires et la montée des inégalités, l’écométropole répond à trois exigences majeures :

1- Lancer la transition vers l’économie de demain, sobre en énergies fossiles et intensive en innovations, ressources et énergies locales : elle sera énergétique, numérique, alimentaire et solidaire.

Ce nouveau modèle économique est une double garantie :

  • de stabilité dans les crises à venir

  • de réussite et d’attractivité dans le monde de demain.

Il engendre des économies substantielles permettant d’amortir le coût de la transition ainsi que, via des circuits courts, des boucles d’investissement permanent pour le territoire.

=> Un investissement métropolitain doit contribuer à l’émergence de ce futur modèle économique, écologiquement et économiquement plus rentable pour le territoire.

2- Se fixer un impératif de justice et d’égalité Face aux processus de dislocation des territoires et des sociétés, la métropole doit être un levier de reconstruction du collectif.

L’écométropole est avant tout un outil de lutte contre les processus d’apartheid et de ghettoïsation à l’oeuvre entre quartiers, entre centres et périphéries, villes et campagnes.

L’attractivité ne doit pas être le privilège du coeur urbain : l’attractivité pour tous est la seule attractivité durable.

=> Un urbanisme équitable et durable – élargi à l’Habitat et aux transports – doit être au coeur de la construction de l’écométropole.

3- Créer une métropole humaine – L’écométropole n’est pas qu’une masse démographique et économique critique apte à la compétition internationale. Elle doit avant tout constituer un espace vécu, un bassin de vie nourrissant un projet collectif, suscitant une aspiration, une appartenance métropolitaines. Poser un horizon métropolitain, c’est redonner du sens à nos existences individuelles et collective, tout en maintenant une exigence d’ouverture, aux autres et au monde.

=> Il faut pour cela recréer un territoire fondé sur des éléments et des paysages naturels, culturels et historiques. Et donc investir fortement dans la participation, l’éducation et la création culturelle et intellectuelle.

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Dès aujourd’hui, c’est à l’aune de ces trois exigences que nous évaluerons le passage en Communauté Urbaine, la démarche métropolitaine ainsi que la pertinence des investissements qui nous sont présentés comme métropolitains.

L’enjeu métropolitain est majeur pour tous les habitants de notre territoire ; il est bien plus que la somme des intérêts communaux particuliers, il doit être la résultante désirable et partagée de nos aspirations à la justice sociale et écologique.

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Pour aller plus loin, nos réflexions sur la question métropolitaine :

Métropole, métropole, mais quelle métropole ? (1)
Grand Clermont : d’un modèle l’autre (1)