Ondes électromagnétiques : précaution, non merci !
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Wi-Fi, antennes-relais, téléphonie mobile, blue tooth et bientôt la 4G… Notre environnement baigne dans les ondes électromagnétiques de toute fréquence. Invisible invasion, elle laisse néanmoins derrière elle une forêt d’antennes et d’installations qui ne manquent pas d’alerter les citoyens, clermontois notamment.

Si la dangerosité de ces émissions électromagnétiques n’est pas définitivement établie, plusieurs études convergentes en soulignent les effets sur les tissus et les organes. En juin 2011, l’Organisation mondiale de la santé avait ainsi classé comme potentiellement cancérigène les champs électromagnétiques liés à l’usage du mobile. En février 2011, une étude américaine avait souligné des effets sur le métabolisme du cerveau sans pouvoir en évaluer les conséquences de long terme. D’autres études s’étaient montrées beaucoup plus réservées. C’est notamment le cas de l’OMC, de l’Agence de protection de la santé ou encore l’Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’environnement et du Travail.

Forts de cette incertitude, les députés EELV ont profité de leur récente niche parlementaire pour avancer une proposition de loi relative aux ondes électromagnétiques. Portée par la députée du Val-de-Marne, Laurence Abeille, ce texte se fondait sur le principe constitutionnel de précaution pour établir :

  • des études d’impact impartiales en amont de la mise sur le marché de toute innovation technologique
  • l’interdiction du Wi-Fi dans les crèches et les écoles
  • un abaissement des seuils d’émissions sur la base du principe ALARA (aussi faible que raisonnablement acceptable)
  • une protection des populations électro-sensibles (3% de la population) en envisageant la création de zones blanches.

 

Mais passée au crible de la Commission des intérêts économiques, la proposition de loi écologiste a été vidée de sa substance :

  • les études d’impact auraient retardé l’installation de la 4G
  • l’interdiction du Wi-Fi dans les écoles en aurait implicitement validé la dangerosité
  • un abaissement des seuils d’émission aurait nécessité l’installation de milliers d’autres antennes (selon le principe d’une émission moins intense par antenne, mais plus diffuse)

 

Toutes ces mesures auraient en effet directement porté atteinte à l’industrie de la téléphonie et à ses investissements en cours (la 4G notamment). On se souvient encore de la façon dont les industriels étaient montés au créneau en 2009 suite à quelques décisions judiciaires dont la jurisprudence aurait pu porter sérieusement atteinte au déploiement des réseaux d’antennes : à peine condamnée à démonter une antenne en région lyonnaise, la société Bouygues obtenait le soutien de l’Académie de médecine (via un rapport rédigé par un membre de son propre Conseil scientifique !!) ainsi que celle du gouvernement de l’époque [cf Le Canard, 11 mars 2009].

Mais faute de législation, élus et collectivités locales se mobilisent : comment jouer la précaution sur les ondes au niveau local ?

 [A suivre…]

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Pour aller plus loin, voir le site de l’association, les Robins des Toits :

http://www.robindestoits.org/