L’impasse obstinée du gigantisme agricole
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Si les filières Bio sont à l’honneur cette année à l’occasion du salon de l’agriculture, ce sont les annonces gouvernementales sur l’assouplissement des normes d’installation pour l’agriculture industrielle et capitalistique qui défraient la chronique.

Aux quatre coins du territoire, des projets d’élevage industriel voient le jour :

– une usine de 1000 vaches a pu voir le jour à Drucat dans la Somme ;

– une autre usine de 1000 veaux est en construction à Saint-Martial-le-Vieux dans la Creuse ;

– un poulailler géant avec 1,2 million de volailles à Pamproux (79) réalisé ;

– une porcherie industrielle de 15 000 porcs à Vitry-le-François (51) réalisé ;


Ce type d’élevage et d’agriculture enferme les paysans dans l’impasse de l’agrandissement et de la quantité pour répondre à la course en avant de la compétitivité et à la baisse des prix sur les marchés mondiaux qui réduisent toujours plus leurs marges

et qui finit par les réduire à de simples exécutants à la solde de multinationales ;

soumet l’animal à un environnement concentrationnaire indigne ;

pollue l’environnement (notamment rivières, littoraux et nappes phréatiques) ;

produit une alimentation de qualité discutable.

Nous dénoncions déjà les conséquences de cette politique suicidaire à l’échelle de notre région, sous l’aspect notamment de la crise de la production laitière. L’actualité et l’ aggravation de la crise replacent le sujet sur le devant de la scène.

La question est une question de civilisation qui nous interroge tant sur le sens de nos activités économiques que sur notre relation au vivant et à la vie en général.

Il est donc nécessaire qu’un véritable débat s’engage afin de tenir compte de la volonté maintes fois exprimée des citoyens d’une nourriture de qualité et d’un environnement préservé. Afin de remettre en cause cette pensée unique du gigantisme agricole qui ne s’opère qu’au détriment de l’environnement, de la qualité des aliments produits, de notre santé et du cadre de vie de nos campagnes.

Pour aller plus loin :

Crise du lait : croissance contre territoires

La dépression des agriculteurs