Insincère austérité
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Les collectivités locales sont soumises à la « règle d’or » financière : leur fonctionnement doit afficher un excédent sur lequel elle assoient leurs investissements. Ce surplus sert aussi à maîtriser l’endettement de la collectivité, via le nombre d’années d’épargne nécessaires à éteindre la dette.

Cette règle est un principe de sobriété si ce n’est d’efficacité : il n’est pas d’avenir possible si l’on vit au-dessus de ses moyens, budgétaires comme écologiques.

Aussi l’épargne dégagée par notre commune lui permet-elle d’autofinancer une partie de ses investissements ; le reste, son besoin de financement, étant principalement comblé par des emprunts bancaires et donc de la dette.

Le besoin de financement d’une commune n’est donc pas un déficit : c’est l’un de ses principaux leviers de transformation et de transition.

Les écologistes sont d’ailleurs partisans de ne plus comptabiliser les investissements de transition dans l’endettement puisqu’ils allègent la dette écologique, et donc économique.

A rebours, l’État ne s’applique pas la règle d’or et entretient la confusion entre déficit et besoin de financement : ce faisant, il somme les collectivités locales de réduire leurs besoins d’endettement et par là leurs investissements. Les 10 milliards d’économies version Hollande ont été encaissés par les collectivités locales, principalement sur leur investissement. Les 13 suivants, version Macron, réduiront directement l’investissement local que le gouvernement propose d’ailleurs de juguler plus drastiquement.

Il est donc évident que la thérapie libérale du gouvernement portera un coup d’arrêt brutal au dynamisme économique de nos territoires. Et notamment aux capacités de porter l’indispensable et urgente transition écologique.

Dominique Rogue-Sallard, Nicolas Bonnet, Odile Vignal