Fête de la Rosière : osons le féminisme !
Partager

Fête de la Rosière à Montferrand : Osez le féminisme 63 monte au créneau ; les élus EELV de Clermont-Ferrand les y rejoignent. Du 15 au 17 mai prochains, aura lieu la traditionnelle fête de la Rosière à Montferrand.

Traditionnelle, certes, mais surtout archaïque, non pas tant dans les formes que dans les images, caricatures et finalement valeurs, que véhicule cette manifestation, dans la plus grande veine patriarcale.

Jugez du peu. La tradition remonte au VIe siècle, époque à laquelle une jeune fille vierge et vertueuse se voyait remettre une couronne et une dot pour devenir une Rosière. Si la révolution y met un terme, Bonaparte pour qui « la femme est la propriété de l’homme comme l’arbre à fruit celle du jardinier », décide de la restaurer. La promise l’est alors aux bons soins du jardinier, entendez le bon soldat méritant revenu des campagnes napoléoniennes. Elle se doit d’être vierge et féconde, donc productive et travailleuse.

Aujourd’hui, les contours ont évolué mais la Rosière reste toujours affublée d’une robe de mariée ; elle est l’image de la future épouse, méritante et vertueuse.  On ne lui demande plus d’être  une « bonne épouse » ou une « bonne reproductrice », mais d’être tout simplement « méritante ».

Le terme interroge au regard des présents censés récompenser le « mérite » de la Rosière : des bons-cadeaux, une cuisinière ou des vêtements. Voit-on bien où l’on place le mérite féminin ? Dans la docilité et le travail besogneux. Et qu’entend-on donc par mérite féminin ?

Manifestation du sexisme ordinaire

Osez le féminisme 63 affirme que « ce couronnement de la Rosière regroupe, à lui seul, tous les clichés sexistes, réactionnaires et ringards sur les jeunes filles « à marier », qui rêvent du prince charmant. Difficile de ne pas dénoncer ce sexisme ordinaire, banalisé et hautement patriarcal. »

Il nous apparaît impossible de défendre une tradition au seul motif qu’elle est tradition et sans examen de ce qu’elle porte et signifie.

Il est donc grand temps de réinventer cette fête de Montferrand : il est bien d’autres façons de célébrer un passé, une tradition, un territoire ou une ville, sans en reproduire les codes sociétaux les plus archaïques. Simples symboles ? Certes, mais c’est précisément le fond du combat féministe.

Dans une période où la cause féministe est plus que jamais d’actualité, où les acquis des luttes du passé sont chaque jour menacés, nous devons plus que jamais rappeler que l’amélioration des conditions de vie et de travail des femmes n’est pas automatique et que la marche vers l’égalité relève d’une bataille et d’une vigilance permanentes.