Faire reculer la voiture à Clermont (1)
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Peut-on faire reculer la voiture à Clermont-Ferrand ? Telle est la question que se pose aujourd’hui la presse locale au regard des résultats de l’enquête Déplacements Grand territoire Clermont – Val d’Allier réalisée en 2012.

La capitale auvergnate a beau s’être peu à peu dotée des atouts du transport moderne, son agglomération et sa zone d’influence restent placées sous la coupe réglée de la domination automobile, avec près de 64% des déplacements réalisés en voiture, d’après l’enquête Déplacements Grand territoire Clermont – Val d’Allier.

Symbole de la modernisation du coeur clermontois, le tramway a certes modifié des habitudes mais sur trop peu d’espace et pour trop peu de personnes.

Inscrite depuis 2011 au Plan de Déplacements Urbains (PDU), l’opportunité d’une seconde ligne de tram n’a pour l’instant pas été étudiée et risque fort, étant donné l’investissement qu’elle représente, d’être renvoyée aux ‘calandres’ grecques.

Si le C’Vélo (Vélo en Libre service) connaît un envol prometteur, témoignant au passage d’une vraie demande tournée vers la petite reine – une surprise pour Clermont – les efforts sont encore trop limités en termes de développement d’un réseau de pistes cyclables jalonnées sur l’ensemble de l’agglomération. Gageons que le débat actuel sur le prochain Plan Local d’Urbanisme (PLU) débouchera sur des initiatives fortes en direction de ces mobilités douces et actives que sont la marche et le vélo.

Pendant ce temps, la préférence pour l’automobile ne cesse de battre des records, entraînant saturation, demandes de désengorgement, investissements routiers et resaturation. Sans parler ni des nuisances liées au bruit, ni de la pollution de l’air dans la cuvette clermontoise (pics de pollution et exposition permanente dépassant les seuils d’innocuité pour la santé)  pour laquelle, en dehors d’un système d’alerte performant, aucune mesure ni politique de long terme n’a été instaurée.

En termes d’investissement, cette préférence est très nettement marquée :

78 millions d’euros pour le passage de l’A71 en 2X3 voies en lieu et place d’une limitation des vitesses sur les 7km d’autoroute concernés.

100 millions d’euros (en délégation certes) entre Vichy et Gannat afin de « mieux relier » l’agglomération vichyssoise à la capitale auvergnate dans la perspective de la métropole.

Soit au total, près de 180 millions sur ce fameux Grand Territoire, quand la dernière version de feu l’écotaxe ne devait pas rapporter – au niveau national- plus de 300 millions d’euros !!!

Sans en référer aux orientations lourdes des politiques nationales qui continuent de tout fonder sur la route, comment ne pas s’étonner que la presse locale s’étonne aujourd’hui de la saturation automobile de notre agglomération ?

Pourtant des solutions existent qui exigent de la volonté et de la constance dans les politiques. Le mandat qui s’ouvre pourrait être celui de la formulation d’une nouvelle politique urbaine des mobilités. C’était d’ailleurs une promesse de campagne ; parmi les plus urgentes.

 [A suivre…]