Écologie : le roi est nu
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Le groupe EELV à la Ville et à la Métropole de Clermont Auvergne prend acte de la décision de Nicolas Hulot de quitter le gouvernement. C’est une décision lourde de sens et difficile qui dit la vérité sur les choix d’un pouvoir dont le logiciel est aveugle à l’écologie.

Le dernier masque macronien vient de tomber. Macron l’enchanteur avait réussi le tour de force de vendre les recettes les plus éculées d’une économie classique dont l’impensé est strictement écologique, comme celles d’un nouveau monde et d’une soi-disant « disruption ».

Avec la démission de Nicolas Hulot, le roi est nu : aux reculs sociaux enregistrés depuis un an, il ajoute une série de renoncements politiques forts sur l’ensemble des questions écologiques. L’illusion écologiste du président de la République se fracasse sur la réalité des choix systématiquement faits en faveur des pesticides, des forages pétroliers et du nucléaire, des grands projets inutiles et de l’attention portée aux chasseurs.

De ce départ, nous tirons deux leçons pour les temps à venir :

  • L’écologie au coeur du débat politique : première leçon, c’est qu’avec l’accélération des crises écologiques dont nos concitoyen-nes sont témoins, l’écologie de l’affichage n’a aujourd’hui plus lieu d’être. L’écologie s’impose comme la considération centrale de l’ensemble nos politiques publiques, à commencer par celles que nous définissons et conduisons dans nos territoires. Elle suppose un renversement profond de nos modes de pensée et d’agir : c’est en protégeant la nature et la planète que nous créerons des emplois et la richesse de demain, que nous résorberons les inégalités qui se creusent, et non pas en relançant une machine économique aveugle et d’ailleurs impossible à relancer. En effet, la croissance infinie de la richesse est impossible dans un monde fini.
  • De l’utilité de l’écologie politique : seconde leçon, c’est que le véritable débat politique est précisément là entre ceux qui prennent cette réalité de la finitude de la planète et des limites de notre mode de développement au sérieux et les autres, les utopistes conservateurs rivés à leurs objectifs de croissance de la richesse matérielle.

Le débat n’est pas, comme tente de le poser la start up politicienne du « nouveau monde », entre les soi-disant « progressistes » et les populistes réactionnaires, mais entre les écologistes et les utopistes de la croissance infinie.

Ce qui, enfin, ne manque pas de nous rappeler l’utilité tant décriée de l’écologie politique, tant les résistances au changement sont fortes et tant la transition doit se fonder sur des majorités. L’écologie n’est pas une vague aspiration unanime ; elle est un besoin de changement profond et urgent, fondamentalement politique. Elle requiert pour cela une mobilisation citoyenne et un rapport de force politique. D’ores et déjà, les écologistes répondent présent-e-s.