Écoles clermontoises : l’arythmie des nouveaux rythmes
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Retards à l’allumage, dysfonctionnements et mouvement de grève… Dans la mise en place des nouveaux rythmes scolaires, la mairie de Clermont-Ferrand aurait été bien inspirée de se hâter lentement, comme l’y invitaient d’ailleurs les élus écologistes début 2013. En jouant au lièvre plutôt qu’à la tortue, elle a multiplié les couacs.

En réponse aux importants dysfonctionnements liés à cette réforme, les syndicats CGT, FSU et UNSA de la ville de Clermont-Ferrand lancent aujourd’hui un mouvement de grève reconductible et appellent à manifester sous les arcades de la mairie à partir de 11h30.

Lors du dernier conseil municipal, le premier adjoint reconnaissait que la ville s’était « fait déborder » avec un nombre d’enfants pris en charge qui a, en effet, triplé par rapport à l’année dernière. Il en est résulté des problèmes conséquents tant en termes d’organisation, que d’encadrement, de moyens pédagogiques ou de déplacements.

Si le maire et son premier adjoint s’engagent à faire en sorte que la situation revienne à la normale le plus rapidement possible, les élus EELV déplorent le manque de concertation qui a présidé à cette décision précipitée de passer aux nouveaux rythmes scolaires dès la rentrée 2013.

En février dernier, nous demandions déjà de « prendre le temps de réussir la réforme des rythmes scolaires en la mettant en oeuvre à la rentrée 2014 après une nécessaire concertation. » Nous regrettions que […] la concertation organisée n’ait été qu’une rapide information et craignions de « sérieux couacs » à la rentrée tant pour « mettre le nombre suffisant d’intervenants en face d’enfants dont on ne connaît pas le nombre, que pour la réduction drastique des activités périscolaires ». Nous redoutions aussi que la Ville se contente de recruter pour l’animation des emplois précaires qui auraient pu, en prenant le temps, être plus solides et durables.
Si sur le fond, la nécessité de cette réforme ne fait pas débat, c’est sur la forme qu’elle aurait mérité d’être profondément amendée afin de permettre la tenue d’un véritable débat de société. Et de poser sereinement la question de la durée de la journée scolaire (pourquoi pas jusqu’à 13h ?), comme celle de la répartition du temps de travail sur la semaine ( pourquoi pas le travail le samedi matin ?). Afin aussi de réfléchir à la mise en place d’excellents services d’animation périscolaire, municipaux et associatifs, financés par l’impôt local ET national, et non par les parents.
En lançant une large concertation, cette réforme des rythmes scolaires aurait pu être l’occasion d’une réflexion approfondie sur les rythmes de l’enfant, de son éducation et de ses activités et par là sur une part importante de la vie d’une commune.
Ce manque de concertation et la multiplication des couacs sont une nouvelle preuve de l’urgence d’un renouveau démocratique et participatif à Clermont-Ferrand.