Contrat de plan…de route ?
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Le Premier ministre, Manuel Valls, est venu hier à Clermont-Ferrand, signer l’accord-cadre du Contrat de Plan État-Région Auvergne (CPER) pour la période 2015 – 2020. Avant même que celui-ci ne soit soumis à consultation publique. Un déni de démocratie doublé d’un engagement en forme de désengagement de l’État sur bien des aspects. Ce programme d’actions soulève de nombreux doutes chez les élus écologistes.

Les 7 élus EELV du Conseil régional d’Auvergne se sont abstenus sur ce contrat entre État et Région. Pour eux, l’État aurait dû revoir sa copie pour plusieurs raisons. Ce contrat de plan prévoit notamment :

– Un désengagement massif de l’État : sur l’enseignement supérieur, la recherche, l’innovation, les transports alternatifs à la route, il demande une fois de plus à la région de panser les plaies de domaines qui ne sont pas de sa compétence. L’État se désengage partout ou presque par rapport au CPER précédent : – 80% de crédits sur l’enseignement supérieur, – 65% sur la recherche, moins 73% sur l’innovation, moins 31% sur le rail en Auvergne [et ce, sans compter les crédits de RFF, et sans prendre en compte le Plan Rail 1 qui n’aura malheureusement pas de petit frère.]

« Ce CPER prévoit un engagement de l’intestat dans notre Région de 351M€ au niveau des crédits contractualisés, un montant auquel il faut retirer 202M€ de crédits routiers, lesquels n’apparaissaient pas dans le précédent CPER .

Ce projet prévoit ainsi un engagement à 50/50 grosso modo, entre l’État et la Région, pour les 5 prochaines années, avec un peu moins de 150M€ de chaque côté, notait Pierre Pommarel, président du groupe EELV au CR d’Auvergne, le 2 février dernier.

Hors volet routier, les crédits de l’État auront baissé de 68% entre les 2 CPER. »

– Priorité à la route : ce CPER donne malheureusement la priorité aux travaux routiers (200 millions d’euros sur 350, soit 57 % des crédits) au détriment du rail (48 millions, soit 13,71%) et accepte l’élagage drastique de notre réseau ferré, condamnant l’Auvergne à devenir un cul-de-sac ferroviaire. Pire encore, il s’obstine sur la LGV Paris Orléans Clermont Lyon (6M€ d’études à financer) et refuse d’étudier des solutions alternatives beaucoup moins coûteuses (THNS).

Absurdités : il engage des centaines de milliers d’€ pour « étudier » la fusion avec Rhône-Alpes après l’avoir imposée… Et dégage 2 millions d’euros pour les mobilités durables (1 % des sommes réservées aux routes), en réalité pour du saupoudrage sur des tronçons de pistes cyclables tracées en dehors de tout schéma d’ensemble.

Du 8 avril au 7 mai inclus, le Préfet de région et le Président du Conseil Régional ouvriront une consultation publique sur les orientations stratégiques et l’impact environnemental de ce Contrat de Plan.

Pour aller plus loin, consultez les prises interventions publiques des élus régionaux EELV sur le CPER :

Intervention de Pierre Pommarel du 2 février 2015
Intervention de Pierre Pommarel du 2 février 2015 sur la LGV POCL et la nécessaire hiérarchisation des priorités pour le rail en Auvergne
Intervention de Pierre Pommarel du 24 mars 2015 (en fin de discours)

CPA1Source : La Montagne, 27 avril 2015