Clermont : le temps des nouvelles mobilités
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Le moment du bilan est arrivé pour les Rencontres citoyennes de la mobilité. Organisées en une une concertation large des Clermontois sur leurs déplacements, elles ont été conçues pour nourrir les propositions d’un plan de développement des mobilités dans un Clermont du XXIè siècle, à la fois dense et écologique.

Nos propositions

Nous nous saisissons de ce moment pour produire quelques propositions indispensables pour réussir la transition de notre agglomération vers une conception écologique de la mobilité.

Parler mobilité revient souvent à égrener une liste infinie de projets destinés à transporter les Clermontois-es. Il est pourtant essentiel de penser une mobilité alternative autour des enjeux à la fois sociaux et écologiques qui nous paraissent majeurs pour nos ville et agglomération.

Et de doter notre politique de mobilités d’axes politiques clairs, supportant des propositions concrètes.

Depuis plus de 40 ans, les écologistes affichent des positions claires sur les questions de mobilité, autour de considérations à la fois écologiques et sociales. C’est sous ces deux angles étroitement associés qu’il nous faut articuler des propositions pour le Clermont de demain.

En 1975, Ivan Illich écrivait « qu’à pied, les hommes sont plus ou moins à égalité. Ils vont spontanément à la vitesse de 4 à 6 kilomètres à l’heure, en tout lieu et dans toute direction, dans la mesure où rien ne leur est défendu légalement ou physiquement. Améliorer cette mobilité naturelle par une nouvelle technique de transport, cela devrait lui conserver son propre degré d’efficacité et lui ajouter de nouvelles qualités: un plus grand rayon d’action, un gain de temps, un meilleur confort, des possibilités accrues pour les handicapés. Au lieu de quoi, partout jusqu’ici, le développement de l’industrie de la circulation a eu des conséquences opposées. Dès que les machines ont consacré à chaque voyageur plus qu’une certaine puissance en chevaux-vapeur, cette industrie a diminué l’égalité entre les gens, restreint leur mobilité en leur imposant un réseau d’itinéraires obligés produits industriellement, engendré un manque de temps sans précédent. Dès que la vitesse de leur voiture dépasse un certain seuil, les gens deviennent prisonniers de la rotation quotidienne entre leur logement et leur travail. »*

*Ivan Illich, Énergie et équité, 1975.

Ce diagnostic d’Ivan Illich est depuis confirmé : la mécanisation de plus en plus poussée de nos déplacements – via l’automobile notamment – , comme leur intensité énergétique croissante posent deux types de problèmes étroitement liés :

une mobilité inégalitaire : l’accélération continue des déplacements creuse les distances, rallonge les temps de déplacement et accroît les inégalités sociales et territoriales entre nos concitoyens.

une mobilité à fort impact écologique et énergétique : l’accélération continue des moyens de déplacement induit une consommation croissante d’espace et d’énergie, et par là une croissance continue des nuisances et pollutions engendrées par ces moyens de déplacement.

A ce double défi, nous devons donc proposer une réponse fondée :

  • d’une part sur l’exigence d’une mobilité égalitaire se fixant pour objectif de résorber les inégalités à la fois sociales et territoriales à laquelle notre territoire fait face ;

  • d’autre part sur l’exigence d’une mobilité plus écologique, et donc plus sobre et plus efficace en énergie.