L’arrivée précoce de la canicule sur la France et sur Clermont-Ferrand ravive le débat sur les conséquences et les nécessaires adaptations des territoires à l’évolution climatique. Elle donne également une actualité brûlante aux propositions écologistes de création et de préservation de zones de fraîcheur dans l’aménagement urbain de demain.

– Clermont-Ferrand : objectif fraîcheur (1)

– Clermont-Ferrand : objectif fraîcheur (3)

Lutter contre les îlots de chaleur

Les îlots de chaleur urbains constituent des points autour desquels la température ne varie que très peu entre la jour et la nuit : la faute à un aménagement très minéral et à des matériaux qui, absorbant la température et les rayonnements infrarouges en journée, les restituent durant la nuit.

Par comparaison, les campagnes respirent en absorbant plus facilement cette chaleur, et en restituant l’humidité du sol, le soir venu.

Bâtir ou rebâtir la ville plus dense et polyfonctionnelle de demain avec un objectif bioclimatique destiné à résorber au mieux ce phénomène des îlots de chaleur nécessite de concevoir un plan d’aménagement urbain intégrant l’impératif fraîcheur, c’est-à-dire un plan d’aménagement foncièrement écologique.

Le projet urbain écologiste et « rafraîchissant » pour le Clermont de demain devra combiner plusieurs dimensions : densifier – fluidifier – aérer– ouvrir – relier.

1- Aérer la ville – l’urgence est certes de densifier la ville pour lutter contre l’étalement urbain et la consommation des terres agricoles. Mais densifier n‘est pas bétonner. L’aération de l’espace urbain est une nécessité humaine et écologique. Elle consiste notamment à :

– Ouvrir la ville sur ses périphéries et notamment ses cœurs de nature : à Clermont-Ferrand, cela passerait par un travail fin sur la proximité des Côtes, comme sur un accès facilité à l’Allier, par-delà l’A71.

Cette ouverture sur l’extérieur passe aussi par la mise en valeur du territoire et de son potentiel de fraîcheur en altitude via, par exemple, le transfert et l’accueil des enfants et/ou personnes âgées dans les centres de loisirs d’altitude ! (Theix, Saint-Genest…)

– déconcentrer la ville et créer d’autres centres urbains en dynamisant les quartiers résidentiels, requalifiant, renaturant les anciennes zones industrielles et/ou commerciales, en cultivant leurs liens à la fois au cœur de ville et aux marges naturelles et agricoles (les Côtes de Clermont, les Gravanches…);

– construire la ville dans le respect de ses paysages, de ses lignes d’horizon naturelles afin de faire émerger des espaces publics autres que ces seuls espaces de transit et de commerce ; en profiter pour faciliter les brises thermiques (courants d’air entre zones plus ou moins chaudes) qui permettent le refroidissement des îlots de chaleur : cela implique de doubler les trames vertes et bleues d’une trame thermique permettant les circulations d’air.

L’exemple clermontois en la matière étant l’aération de l’hyper-centre avec la reconquête de l’Hôtel-Dieu et l’ouverture d’un véritable poumon vert tendu entre les Universités et la place de Jaude.

– A suivre…