Clermont : en route vers le Bio… et bien plus
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Voté ce soir, le budget 2017 de Clermont-Ferrand dégage 200 000 euros pour l’achat de produits Bio dans les cantines scolaires de Clermont-Ferrand : l’objectif est de maintenir cet engagement sur plusieurs années en vue de parvenir à 40% de Bio dans les menus à l’horizon 2020.

Trois questions à Dominique Rogue-Sallard, conseillère municipale EELV déléguée à la restauration scolaire qui coordonne cette politique.

  • Le BP 2017 marque un véritable effort en direction du Bio dans les cantines. En quoi est-ce une nouveauté ?

Déjà c’est le respect d’une promesse de campagne et le respect de ce Pacte que notre majorité a passé avec les Clermontois suite à l’augmentation incontournable des impôts que nous avons dû mettre en oeuvre l’année passée.

Cette décision est aussi l’aboutissement d’une demande politique forte et constante des élu-es écologistes depuis des années à Clermont-Ferrand.

En matière de Bio, nous ne partons pas de rien; mais nous allons avancer beaucoup plus vite et aller beaucoup plus loin. Sur les 5 composantes du menu des élèves de nos écoles, nous en aurons un peu plus de 2 en moyenne qui seront Bio d’ici 2020.

Nous pourrions aller beaucoup plus vite, mais l’idée est de réussir cette transition culinaire auprès des élèves, des enseignants et bien évidemment des services et personnels de la Ville comme des fournisseurs.

Nous ne faisons pas du Bio pour du Bio, nous en faisons pour globalement manger mieux.

  • L’urgence est-elle au Bio ou au local ?

Il ne faut pas opposer les deux. Au contraire, il faut en chercher les liens. Parce que manger mieux, ce n’est pas seulement manger Bio, c’est aussi connaître l’origine de ses aliments, en apprécier la qualité, les saveurs et les vertus, c’est adapter, autant que faire se peut, son alimentation à son appétit – limiter les gaspillages, l’adapter aux saisons, s’adapter aux productions locales qu’il faut essayer de diversifier. C’est globalement réduire l’impact écologique de notre alimentation, en assurer la qualité et la pérennité.

Aussi notre travail ne va pas s’arrêter au Bio. Dès janvier prochain, nous nous attellerons à redéfinir les critères de nos marchés publics d’approvisionnement alimentaire afin de cibler le Bio local, les approvisionnements de proximité. Et ce, dans l’optique de monter progressivement en puissance, via  un travail en partenariat avec les services de la Ville et les professionnels de nos UPC (Unités de Production Culinaire). C’est un travail de longue haleine qui demande de recueillir l’assentiment et le soutien de tous ceux qui sont impliqués. L’alimentation n’est pas un sujet anodin.

  • Au-delà du budget 2017, quelle est la perspective qu’ouvre cet engagement ?

Le Bio n’est effectivement pas une fin en soi. Ce n’est qu’un début, qu’une impulsion. Pour les écologistes, ce qui importe c’est de réussir à enclencher des transitions, et c’est à quoi nous aspirons avec le Bio. Avec en ligne de mire, une conversion patiente de nos habitudes alimentaires et de celles de nos enfants, la création de filières agricoles locales pouvant répondre à nos besoins, bref l’émergence d’une véritable politique agricole et alimentaire de bassin qu’on verrait bien se cristalliser dans le cadre de la future Communauté urbaine et métropole. C’est notamment ce à quoi travaille ma collègue Odile Vignal à l’agglomération.

L’alimentation est autant une question culturelle et éducative, qu’une question de santé et d’économie. Notre ambition est d’en faire une préoccupation politique centrale à Clermont-Ferrand.