Clermont Communauté : pour un débat d’orientations durables
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Clermont Communauté aborde la constitution de son budget 2016 dans un contexte particulier, marqué par l’existence de marges de manœuvre et par une prospective faible du fait de l’imprévisibilité de l’avenir économique, budgétaire et financier.

Il est donc urgent de bâtir un budget solide permettant de réduire cette illisibilité ; un budget durable marqué par des orientations politiques durables. Telles sont les propositions que les écologistes ont portées au débat lors du débat d’Orientations Budgétaires de Clermont Communauté le 11 mars dernier, par la voix de Nicolas Bonnet.

Des marges de manœuvre, tout d’abord, qui étant donnée la faiblesse de l’investissement communautaire ces dernières années, voit la capacité de désendettement de notre agglomération, limitée à moins de 5 années (quand la cote d’alerte moyenne est située autour de 10 ans).

Un endettement aussi limité permet de voir venir une réduction de l’épargne annuelle engendrée par une baisse réelle des recettes de fonctionnement (liée elle-même à la réduction des concours de l’État).

Cependant, cet effet amortisseur ne peut jouer qu’à court terme, sous peine de limiter nos capacités d’investissement. Il convient de penser rapidement à un emploi optimal de ces marges de manœuvre.

Illisibilité du contexte ensuite, malgré la nécessité d’une prospective à 10 ans au moins. Autant la conjoncture économique marquée par la fébrilité des marchés et le risque de crise systémique grave, que les effets non encore maîtrisés de la réforme des collectivités et l’approche d’échéances électorales importantes en France, rendent l’avenir budgétaire de notre collectivité particulièrement incertain.

Il nous faut tendre à réduire cette illisibilité au maximum et ce, de trois manières :

1- En imaginant divers scénarii économiques sur lesquels fonder des hypothèses budgétaires et en les classant de la plus à la moins probable.

2- En travaillant sur les ressources propres du territoire et sur l’efficacité de nos dépenses et investissement, seules voies permettant de réduire sensiblement la dépendance de notre territoire et donc l’imprévisibilité / impuissance de la prospective.

3- En accroissant et en priorisant nos investissements les plus rentables (en termes d’économies engendrées, de ressources produites et préservées).

C’est là le programme écologiste d’un débat d’Orientations Durables pour le territoire de Clermont Communauté ; la vision d’une écométropole qui permettra à notre territoire à la fois de se renforcer et de se singulariser.

Quel sont les priorités des écologistes pour le développement du territoire ?

Il s’agit de mettre en chantier la transition écologique en répondant prioritairement aux enjeux de la COP 21 qui sont de contenir la hausse globale des températures à 1,5°C à l’horizon 2050 et donc d’envisager une réduction conséquente des émissions de gaz à effet de serre via notamment la sobriété énergétique et le développement des énergies renouvelables

Dans ces secteurs, Clermont Communauté peut jouer un rôle important via ses compétences mobilité et habitat.

En urbanisme, tout d’abord, il faudra veiller à

  • Développer les trames vertes et bleues de l’agglomération

Entretenir les rivières communautaires

Lutter contre les îlots de chaleur urbain

Aménager et entretenir les corridors écologiques

Protéger la biodiversité par la diminution / suppression de l’usage des pesticides.

Il en va de la santé de nos concitoyens comme de l’attractivité du territoire : ce sont des investissements de long terme, peu coûteux, fortement générateurs d’économies.

  • Valoriser les espaces péri-urbains

Sentier de randonnées, sur les Côtes de Clermont notamment

Maîtrise foncière de terrain pour implanter des maraîchers, des viticulteurs et tout un ensemble de productions agricoles.

Là encore, il s’agit d’oeuvrer à la fois pour la qualité du cadre urbain et le développement de l’économie locale.

Dans le secteur capital de l’énergie, il nous faut viser plusieurs choses :

  • Améliorer l’efficacité énergétique du patrimoine bâti de l’agglomération [Financement Territoire à Énergie Positive]

C’est un chantier de 4 465 000€ (bibliothèques, piscines…) afin de promouvoir une agglomération exemplaire via une investissement rentable pour la communauté et l’économie locale.

  • Lancer d‘une étude pour la création d’une plate-forme de rénovation énergétique de l’habitat

Nous devons promouvoir la perspective d’un guichet unique de la transition énergétique pour les particuliers afin d’aboutir à terme à un Service public de la rénovation énergétique, et de massifier la réhabilitation du parc privé.

Dans ce cadre-là, il nous faut envisager de lutter contre la précarité énergétiques via un chèque énergie indexé sur les ressources.

  • Mettre en place un schéma directeur des énergies renouvelables portant sur les réseaux de chaleur, leur extension, leur interconnexion ainsi que leur création ; mais aussi sur la valorisation de l’énergie fatale d’installations comme l’incinérateur, ou encore celle du potentiel géothermique de notre territoire ; cela doit également passer par la réalisation d’un cadastre solaire, consignant les zones propices au développement de l’énergie solaire.

Quant à la mobilité et aux enjeux air/climat, il nous appartient de veiller à réduire la part modale de la voiture individuelle et de garantir le droit d’accès à la mobilité pour tous

  • payable par tous : tarification solidaire

et

  • utilisable par tous ; via :

– diversité et qualité de l’offre de mobilité (régularité, fréquence des TC, multi-modalité) : amélioration des lignes de bus structurantes (pas seulement la B et la C) par davantage de site propre et de priorité aux feux,

– augmentation de l’offre de parking relais/aire de covoiturage en bordure d’agglomération,

– développement de l’offre de location de vélo (courte ou longue durée, option électrique),

– création d’une offre d’autopartage,

– création d’une plate-forme de logistique urbaine pour rationaliser les livraisons en coeur d’agglomération (et donc la congestion et les émissions de polluants et de CO2).