Air : Clermont passe à la vitesse supérieure
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Clermont Auvergne Métropole s’est engagée auprès de l’État à déployer une Zone à Faibles Émissions (ZFE) d’ici à la fin de 2020, avec 14 autres collectivités territoriales particulièrement touchées par les épisodes de pollution de l’air.


Cette action doit permettre de réduire les dépassements chroniques et aggravés des seuils de pollution de l’air, notamment les dioxydes d’azote, gaz très toxiques émis majoritairement par les véhicules diesel et qui valent à la France d’être renvoyée devant la Cour de justice de l’Union européenne. (voir ici)

Elle complétera les mesures déjà prises dans les PCAET (Plan Climat Air Énergie Territorial) et PPA (Plan de Protection de l’Atmosphère) de la métropole, visant à réduire l’impact des déplacements sur la santé des clermontois.

Plus de 220 ZFE ont déjà fait leurs preuves en Europe ; en France, seules Paris et – dans une moindre mesure Grenoble – en ont mis une en place

La mise en œuvre des ZFE accompagnera également la sortie progressive du diesel puis des combustibles fossiles pour les aires urbaines.

Si la France a pris beaucoup de retard en la matière, du fait de l’importance de son secteur automobile et des choix malheureux effectués dans les années 1980 (fiscalité favorable au diesel), il est urgent d’agir : les experts estiment que la pollution de l’air est responsable chaque année de 48 000 morts prématurées en France.

Fonctionnement

La ZFE fonctionnera sur le système des vignettes Crit’Air afin de limiter et d’éviter la circulation des véhicules les plus polluants. A charge pour chaque collectivité d’en définir (ou d’en réviser) en concertation, le périmètre, les plages horaires, les catégories de véhicules concernées ainsi que la progressivité des restrictions.

Reposant sur l’arbitrage de chaque collectivité, la définition de chaque ZFE sera plus ou moins ambitieuse : elle devra s’appuyer à la fois sur un engagement politique fort des collectivités comme sur une concertation élargie permettant de partager les objectifs du dispositif. Il serait dommage que l’horizon des prochaines élections municipales en freine trop radicalement le déploiement. 


Ce partenariat national comporte également un engagement de l’État à accompagner les collectivités :

  • une enveloppe dédiée de 35 millions est annoncée : gageons qu’elle sera distribuée selon les ambitions affichées ;

  • la future loi d’orientation des mobilités (LOM) devrait également instaurer le contrôle (et la verbalisation) automatique par vidéo (lecture des plaques) du trafic, condition de l’efficacité de la régulation imposée par ces ZFE.

Clermont Auvergne Métropole franchit un pas supplémentaire dans la lutte pour la qualité de l’air et le déploiement des offres de mobilités propres, alternatives au tout voiture.